Les Chroniques de l'Imaginaire

Quelques minutes après minuit - Ness, Patrick

Conor survit. Longuement. Sans ami véritable, sans personne pour lui parler, personne en dehors de sa mère. Mais sa mère va mal, très mal. Le traitement ne fonctionne pas, et elle est à nouveau très fatiguée. Il faudra retourner chez sa grand-mère. Même son père va venir d'Amérique pour avoir avec lui une conversation... LA conversation. Et puis il y a ce cauchemar qui ne le quitte plus. Est-ce cela qui l'a réveillé ? Est-ce pour cela que cette force aussi vieille que le monde s'est matérialisée pour lui conter des "histoires" ? Peut-être suffit-il parfois de dire la vérité...

Un pur moment de coeur serré et de gorge nouée. Avant toute autre, cet ouvrage est certes publié par Gallimard Jeunesse, mais il ne prendra à mon sens toute son envergure qu'à partir d'environ treize ans, et je peux vous le garantir, les adultes ne seront pas en reste.

Quelques minutes après minuit est un petit bijou d'amour filial, d'amour maternel... d'amour... d'humain. Il n'est pourtant pas aisé de reprendre, de s'approprier et de transcender le travail d'un autre. Beaucoup s'y sont risqués, peu ont eu la moyenne. Patrick Ness peut prétendre aux félicitations du jury, et à n'en pas douter Siobhan Dowd aurait elle même été séduite par l'oeuvre.

Dire que les personnages sont attachants serait un peu réducteur. Les personnages sont réalistes avant toute autre chose. De la douleur et de la honte de Conor, de la faiblesse et du courage de la mère, de la lâcheté du père, et enfin de la sensation de dépassement total qui ressort de la grand-mère, tout a un goût de vécu. Quel plus bel hommage pouvait être rendu à Siobhan Dowd que cet adieu ?

Les illustrations, comment dire, ... Eh bien les illustrations sont juste parfaites. Bien choisi, réalisées avec un talent hors du commun, penchant même vers la lithographie par moment. Tout n'est que suggéré, et l'imaginaire s'envole.

A avoir dans sa bibliothèque, impérativement !