Parmi les habitués du Colibri, le bar tout près de chez lui dont le commissaire Léon est client, il y a notamment Irma, de son nom de scène Madame Edouard, un travesti quinquagénaire, qui arrive un jour tourneboulé : père depuis dix-huit ans, il va enfin faire la connaissance de sa fille Marie. Celle-ci s'entend fort bien avec ce père original, et se fait sa vie à Paris, entre ses cours à l'Ecole du Louvre et sa copine Carine. Pendant ce temps, les femmes assassinées se multiplient auprès des tombes de peintres célèbres, et le commissaire Léon est chargé de l'enquête.
Depuis que Maura a écrasé cette petite fille en robe bleue avec un bouquet de coquelicots, son mari ne la regarde plus. Et ce n'est pas comme si les deux amies qui étaient avec elle dans la voiture ce soir-là s'en sortaient mieux ! Le commissaire Léon finit par se dire qu'on meurt beaucoup, autour d'elles...
Le commissaire Léon est atypique, entre son chien rase-mottes et fugueur, et ses aiguilles à tricoter, pour ne rien dire de sa secrétaire ou du médecin légiste fin gourmet. Nadine Monfils s'entend fort bien à créer des atmosphères qui vont de légèrement décalées (où on voit une dame apparemment très comme il faut se pointer à un vernissage chic en pantoufles, par exemple) à carrément gore (la fin de La nuit des coquelicots est gratinée dans le genre).
Les pages semblent tourner toutes seules, c'est fin et "hénaurme" à la fois, écrit avec une sorte de tendresse pour ses personnages qui pousse à en re-demander sans cesse. Longue vie au commissaire Léon !
