Zeina est française. Elle vit comme ses copines et voisines dans une famille musulmane traditionnelle. Parce quelle sent l'approbation et la fierté dans le regard des siens Zeina applique les règles de l'Islam. Elle s'habille avec pudeur, ne regarde pas un homme dans les yeux, et ne reste jamais seul même avec un homme. Zeina est une fille bien, une fille que l'on épouse. Et elle va se marier. Elle fera même un mariage d'amour avec un jeune homme de son quartier. Les premiers mois sont idylliques. Son époux la sort, il l'emmène se promener, au restaurant. Mais les beaux jours vont rapidement faire place à la douleur. Son mari va changer, se durcir et devenir de plus en plus exigeant. Et la longue descente aux enfers de Zeina va commencer.
Un témoignage poignant, et malheureusement pas si peu courant. Cette histoire est une histoire de religion certes, mais c'est avant tout l'histoire d'un prétexte à la violence, à l'acharnement, à la soumission. Et cette écriture reflète parfaitement l'état d'esprit dans lequel devait se trouver cette jeune femme. Elle parle de ses maltraitance avec tant de simplicité, tant dévidence que cela semble presque normal, comme cela à du lui paraître normal.
On ne peut qu'être touché par l'histoire de Zeina. On ne peut également qu'être scandalisé devant lintolérance, la négation d'identité, la douleur, et la misère qui fut le prix de la liberté. On ne peut que plaindre cette pauvre jeune femme.
Quelques points me gênent toutefois, peut-être parce que justement cette histoire est révoltante. J'avais probablement envie d'un cri fort, puissant, d'une condamnation de ce genre d'attitude. Et si elle reproche bien sur son attitude à son mari, jamais elle ne reproche aux siens de ne pas lui tendre la main. Jamais elle ne s'indigne réellement contre ce détournement de l'Islam, qu'elle aime pourtant pour ce qu'il a de plus beau.
La soumission est-elle donc si forte, le conditionnement est-il donc si puissant?
On aurait probablement envie d'en savoir plus...