Diana Bishop est une sorcière, une descendante de deux lignées particulièrement puissantes et respectées. Mais suite à la mort de ses parents en Afrique l'année de ses sept ans, certainement à cause de leurs pouvoirs, elle a tout fait pour renier son héritage et mener une vie la plus normale possible, tout en étouffant ses inclinations naturelles.
Actuellement, elle se trouve à Oxford pour terminer des recherches dans le cadre de son doctorat sur la chimie du XVIIe siècle. Et l'ouvrage qu'elle tient entre les mains, l'Ashmole 782, lui laisse une impression étrange. Elle ne peut s'empêcher de ressentir la magie qui s'en émane. Après de nombreuses hésitations, elle l'ouvre et découvre qu'il s'agit d'un palimpseste, un texte écrit par-dessus un autre. Sauf qu'ici le texte a été caché par un sortilège très puissant qu'apparemment elle a réussi à contourner. N'ayant aucune envie de laisser sa part sorcière s'immiscer un peu plus dans sa vie, elle referme l'ouvrage et le rend sans se douter de la découverte qu'elle vient de faire ni de toutes les conséquences qui vont en découler, bouleversant sa vie à tout jamais, sans retour en arrière possible.
Pour son premier roman, tome un d'une trilogie, Deborah Harkness nous livre une uvre à l'univers riche, baigné dans l'atmosphère un peu surannée et feutrée de l'université Oxford et du romantisme du XVIIIème siècle. A chaque page, on sent l'amour de l'auteur pour l'histoire, les livres, les vieilles pierres et le bon vin. Nous suivons les pas d'une jeune femme qui va devoir se résoudre à affronter sa nature de sorcière alors qu'elle a passé la plupart de sa vie à renier cet aspect de sa personnalité.
Si vous aimez les récits romantiques, les histoires d'amour impossibles, le rythme lent limite contemplatif, vous apprécierez certainement ce roman. Ce doit être le cas puisqu'il est présenté comme un best-seller sur la quatrième de couverture. Dans le cas contraire, comme moi, vous risquez fort de vous ennuyer pendant les premières cinq cent trente-huit pages pendant lesquelles il ne se passe rien ou si peu. Les deux personnages centraux se tournent autour, dans un jeu classique de "je te veux mais je ne peux pas", ne sachant trop vers quoi ils se dirigent alors que nous, on a tout compris depuis très longtemps. Et surtout, je n'ai pu m'empêcher de songer à l'intrigue globale de la série Twilight, tant elle est proche, que ce soit la relation entre les deux personnages principaux que la description du monde vampirique. A force, cela ressemblait un peu trop à du réchauffé, sauf qu'ici nous sommes en présence d'adultes et ce qu'on arrive à excuser chez une adolescente de dix-sept ans devient plus gênant, voir horripilant chez une trentenaire. Sans compter la traduction qui impose le vouvoiement entre les deux héros, ce qui semble totalement décalé et agaçant. Oui, on pourra me dire que Matthew est un vieux vampire, né à une autre époque et que le vouvoiement est un charme mais pour quelquun qui ne vouvoie ni sa mère ni son fils, non, cela ne se justifie pas.
Finalement, Le livre des sortilèges ne devient intéressant que vers la fin, dans les dernières pages où on se rend compte qu'on vient de lire une longue, très longue, trop longue introduction et que l'histoire va enfin commencer dans le tome deux. Huit cent trente-deux pages pour présenter des personnages et mettre une intrigue en place, c'est vraiment trop à mon goût, même bien écrit.