Lawrence et son groupe sont arrivés dans le campement des Winch. Eux qui s'étaient préparés au pire les concernant mais voulant vendre chèrement leur peau se sont retrouvés dans un camp ravagé. Par qui ? Par quoi ? Ils n'en savent rien. Mais c'est un ennemi en moins qu'il ne faudra pas combattre. Du coup, ils ont quitté Londres, non sans brûler le camp, direction Edimbourg. Les Tatoués sont retournés chez eux, sauf Payek et le Vieux. Ce dernier veut rencontrer le Professeur et voir la Grande Bibliothèque. Mais le chemin ne se fera pas sans difficultés. Déjà parce qu'il faut trouver de quoi boire et se nourrir. Et puis les ennemis des Winch rôdent toujours et risquent de poser un sérieux problème à un petit groupe, certes déterminé, mais peu armé et sans défenses. Enfin, il ne faut pas oublié toutes les tribus de sauvages qui peuplent toujours les régions où ils passent et le terrain qui ne se fait pas plus hospitalier. La traversée promet de longs moments.
Ce quatrième et dernier tome de La zone est là pour boucler une boucle. Seulement, on ne refait pas simplement le chemin en arrière pour revivre la même chose. Non. Sur leur passage, le groupe a su intéresser de nouvelles personnes. On va d'ailleurs en apprendre un peu plus sur ce qu'il se passe sur le continent. Et cela ne semble pas glorieux. Du coup, l'île risque de ne pas être tranquille de si tôt. Surtout qu'elle a déjà ses propres problèmes à régler, notamment l'ignorance et l'envie de s'y complaire. Eric Stalner, avec toujours autant de finesse mais sans temps mort, nous fait vivre la fin de son aventure en nous immergeant totalement dedans.
Graphiquement, c'est sublime. Les décors de forêt m'ont vraiment impressionnés. Déjà que je trouvais le dessin beau, mais là, on s'y croirait. Les couleurs de Bruno Pradelle ajoutent aussi à cette impression de touffeur qui se dégage des pages et qui nous donne l'impression d'être nous aussi prisonniers de ce labyrinthe végétal. Mais il n'y a pas que les forêts qui sont à regarder. Tous les paysages ou bien même les bâtiments sont de toute beauté. C'est bourré de détails, ce qui donne un dessin très riche, mais jamais une seule seconde on ne se sent écrasé ou perdu par ce que l'on lit. C'est limpide tout en étant complexe.
Traversée clôture donc avec panache une série sur laquelle je n'aurais pas autant parié à ses débuts mais qui a su démontrer tout son potentiel avec le temps. Une réflexion intéressante sur ce que pourrait devenir notre avenir si on n'y prenait pas garde, que ce soit au niveau écologique ou bien culturel, intellectuel.