Les Chroniques de l'Imaginaire

Livre IV (Les chroniques de Légion - 4) - Nury, Fabien & Xiaoyu, Zhang & Alberti, Mario & Henninot, Éric & Tirso

Nous sommes à Londres, en 1876. Victor Douglas Thorpe, en réalité Vlad, est en train de terminer un roman. Il le trouve particulièrement à son goût, et assure à l'auteur que le roman sera publié, et ce sans aucune retouche du texte original. Cela ne guérira pas l'auteur libertain, et ne fera pas revenir sa femme, mais ce dernier, Bram Stoker, repart tout de même avec l'assurance que Dracula, son roman, sortira. Thorpe lui prédira même un certain succès...

Gabriella, en réalité toujours Vlad, mais dans une époque plus reculée, part en personne se battre contre les hordes d'autochtones tous contrôlés par Radu, son frère. Ce dernier parvient à prendre le contrôle de plusieurs centaines d'hommes à la fois, ce qui recule les limites de ces deux êtres immortels. Radu gagne cette manche, car seul un aigle pourrait permettre à Vlad de survivre. La manche est gagnée pour Radu, d'autant qu'il tue Martin, l'amant de Gabriella, mais pas encore la guerre.

Puis un véritable bras de fer a lieu, dans une époque plus proche, entre Vlad (Khodya, un soldat seul) et Radu, représenté principalement par un vieillard. Les deux êtres se refont enfin face à face, et les sangs se mélangent, pendant que la partie d'échecs se déroule, au propre comme au figuré (l'occasion de voir le travail de Eric Henninot sur ce tome). Radu a violé une régle des éternels, en ayant engrossé une femme, porteuse d'une descendance que Vlad ne peut absolument pas laisser vivre, et ce pour préserver l'humanité du mal absolu. Il va absolument falloir battre Radu à présent...

Le quatrième tome des Chroniques de Légion sort en même temps que le tome 3, pour le plus grand plaisir des lecteurs auxquels une longue attente est ainsi épargnée. On retrouve toujours les différentes époques, avec les liens qui se tissent entre elles, bien évidemment, et des réponses qui sont apportées aux lecteurs. Chaque époque scénarisée par Fabien Nury retrouve son dessinateur attitré, entre Mario Alberti, Tirso (qui signe aussi la couverture de ce tome) et Zhang Xiaoyu.

Une nouvelle fois, le tome est d'une qualité rare, avec un récit qui possède un rythme à insuffler dans toutes les écoles de bande-dessinée. Cela va à cent à l'heure, et comme à chaque fois, la multiplicité des lieux et des personnages n'entame en rien la lisibilité de la série. Cette préquelle à Légion est définitivement d'une excellente qualité, avec une fin qui reste encore une fois ouverte, forcément (et quelle fin !). Le livre est tout à fait réussi graphiquement : un grand bravo aux différents auteurs qui ont vraiment réussi le tour de force de conserver une homogénéité et une cohérence globales, malgré leurs styles et leurs nationalités toutes différentes.

Les chroniques de Légion est une série de quatre tomes à posséder absolument dans une bédéthèque, au moins autant que Légion, paru en trois tomes à l'époque chez Les Humanoïdes Associés : qu'on se le dise !