Une vague de meurtres sanglants déferle sur Londres, où la police ne sait plus du tout où donner de la tête. L'assassin est particulièrement malin : il change de technique à chaque meurtre, et il a une curieuse façon de signer ses meurtres, en laissant un message qui comprend le chiffre Sept, et surtout qui contient une liste de sept noms. Sept noms qui correspondent à sept détectives, de Londres ou d'ailleurs, d'expérience ou non, encore en activité ou non...
Ainsi, on retrouve dans les détectives en question des gens qui commencent à faire leurs preuves, ou qui sont localement connus, comme Miss Crumble, ou encore le policier français Martin Bec, mais on trouve aussi la plus grosse pointure du métier, en la personne de Nathan Else, un être qui a tout du Sherlock Holmes de Conan Doyle, et qui est accompagné par le docteur Eaton (à défaut de Watson). Les détectives en question se voient remettre les rapports confidentiels des premiers meurtres qui ont eu lieu, afin de commencer leur enquête.
C'est Terrence Menlone, un homme qui a dilapidé tout son héritage, qui a été la première victime du tueur, retrouvée pendue. On aurait pu croire à un suicide, si ce n'est la fameuse signature qui a été retrouvée. Un autre cadavre a été retrouvé dans l'herbe : une femme, que le tueur a pris soin de badigeonner de peinture verte avant de signer à nouveau son crime. Et puis, il a y ce troisième meurtre, d'un homme qui a été tué avec un chandelier, au milieu des marionnettes qui lui appartenaient.
Les sept détectives s'éloignent pour trouver les indices. Il y a même une compétition qui s'installe entre les inspecteurs anglais (la police londonienne leur met la pression pour que ce soient des anglais qui résolvent l'enquête d'un tueur qui sévit à Londres) et les autres. Rapidement, les pièces du puzzle sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus difficiles à assembler...
La présentation des sept personnages qui entrent en jeu dans ce nouveau tome de Sept est de très bonne facture. Le dessin victorien et ancien de Eric Canete fait immédiatement mouche, avec ces sept personnages tous plus réussis les uns que les autres, et parfaitement à leur aise dans cette riche demeure tout droit sortie de l'Angleterre victorienne. Ces sept détectives évolueront dans une atmosphère tout droit issue des meilleurs moments de Sherlock Holmes, et cela se ressent dès les premières pages.
Cela restera bien évidemment le cas tout au long de ce récit : le scénario de Herik Hanna s'étend sur une soixantaine de planches, et a ainsi bien le temps de se dévoiler et de se développer, laissant le temps au lecteur de s'adapter et de s'attacher à la totalité des sept personnages de ce nouveau tome de Sept.
Graphiquement habile et réussi, ce tome constitue un admirable one-shot, avec une intrigue policière qui mène à un dénouement étonnant et réussi. Le lecteur n'aura nullement l'impression, à aucun moment, d'un personnage de trop ou de moins, preuve que les auteurs ont parfaitement su prendre ce projet par le bon bout, avec l'utilisation des sept personnages.
Le chiffre en question prend d'ailleurs une grande importance dans toute l'histoire, laissant un goût d'achevé bien agréable sur cette histoire pleine d'intelligence. Un Sept à côté duquel il ne faut pas passer, donc !