Les Chroniques de l'Imaginaire

Certains l'aiment chaud ! et Marilyn - Curtis, Tony & Vieira, Mark A.

Joe et Jerry, musiciens de jazz, assistent sans le vouloir à un réglement de compte entre mafieux. Menacés de mort, ils intègrent un orchestre féminin sous les traits de "Josephine" et "Daphne" pour échapper à leurs poursuivants. Leur couverture semble fonctionner jusqu'à ce que Joe tombe amoureux d'un des membres de l'orchestre et que "Daphne" éveille l'appétit d'un milliardaire...

Il s'agit là du synopsis de Certains l'aiment chaud, comédie américaine de Billy Wilder sortie en 1959 avec Tony Curtis dans le rôle de Joe/Josephine et Jack Lemon dans celui de Jerry/Daphne. Marilyn Monroe y incarne Sugar, la joueuse de yukulélé qui fait fondre le coeur de Joe.

Ce film a connu un succès retentissant et a remporté en 1960 trois Golden Globes, dont celui de la meilleure actrice dans une comédie pour Marilyn Monroe. Aujourd'hui encore, Certains l'aiment chaud reste gravé dans les esprits comme une des comédies les plus divertissantes de l'histoire du cinéma américain, avec les célèbres dernières répliques échangées entre Jerry/Daphne et Osgood, son soupirant milliardaire (Daphne : "You don't understand, Osgood. I'm a man!" / Osgood : "Well... nobody's perfect!").

Un triomphe donc, mais dont le tournage fut pour le moins compliqué par la présence au casting de Marilyn Monroe. Certains l'aiment chaud ! et Marilyn retrace l'histoire du film, du projet à la promotion, en passant par le casting et le tournage bien sûr. Ce récit, c'est Tony Curtis, l'interprète de Joe, qui l'entreprend. Voilà qui nous permet de vivre le tournage de l'intérieur, mais par le prisme d'un regard forcément subjectif, d'autant plus que Tony Curtis et Marilyn Monroe aurait eu une liaison au début de leurs carrières, puis pendant le tournage du film, alors que l'actrice était mariée à l'écrivain Arthur Miller.

Ce livre est très agréable à lire, avant tout pour son aspect documentaire, puisqu'on y découvre de l'intérieur l'histoire de ce célèbre film. Ce n'est pas la seule qualité de Certains l'aiment chaud ! et Marilyn. Sans être un remarquable écrivain, Tony Curtis possède une plume vive, légère. Il multiplie les anecdotes et se dévoile au fil des pages comme un acteur conscient de sa valeur au point d'être certes imbu de lui-même, mais aussi conscient de la valeur de ses collègues.

Entre ces pages, Marilyn Monroe est décrite comme une actrice capricieuse et lunatique mais, aux dires de tous, capable de miracles lorsqu'elle n'est pas sous l'emprise de l'alcool, des médicaments, ou tout simplement de son terrible manque de confiance en elle-même. Tony Curtis fait preuve à son égard d'un mélange de mépris - envers ses caprices et ses retards indécents -, d'adoration - face à son talent et son incroyable beauté - et de pitié - devant sa difficulté à gérer ses problèmes personnels.

Un regard très personnel qui incite à la prudence quant aux faits exposés dans cet ouvrage. Qu'importe, la lecture de Certains l'aiment chaud ! et Marilyn reste agréable, instructive, et donne envie de revisionner très vite ce grand classique.