Les Chroniques de l'Imaginaire

La première (La Geste des Chevaliers Dragons - 14) - Ange & Palma, Christophe & Cossu, Brice & Sentenac, Alexis

La vénérable Everlyne conduit de jeunes novices dans la salle des fresques. Elle souhaite que les jeunes soient aussi au fait des histoires de leur ordre que des techniques de combat. Mais les jeunes ont une requête : choisir eux-mêmes l'histoire qu'ils écouteront. Et ils choisissent d'entendre l'histoire du premier dragon. La vénérable accepte mais commence par leur parler d'une femme, une femme sans âge, couvertes de tatouages, de scarifications et de cicatrices et qui depuis toujours combat la bête. Cette chose immense et écailleuse qui se meut dans les entrailles de la terre. La femme fait toujours en sorte qu'elle ne puisse pas quitter son domaine, pour ne pas pervertir la surface. C'est le rôle qu'elle accepte et remplit pour l'instant à merveille. Mais la femme sait aussi qu'elle vieillit. L'ordre des chevaliers dragons n'existait bien évidemment pas, il y a des dizaines de milliers d'années. Pourtant, pourtant, la femme doit se trouver un successeur.

Le peuple dans lequel vit N'Dala cherche un nouvel endroit où s'établir. Il semble que le choix du chef soit arrêté ; l'endroit est beau et semble avoir tout ce dont les hommes ont besoin : de l'eau, du gibier et un paysage magnifique en prime. N'Dala est amoureuse de Jumeau-qui-parle. Elle est aussi très proche de Jumeau-qui-ne-parle-pas, mais avec lui ce n'est pas pareil. Jumeau-qui-parle sera un grand guerrier alors que Jumeau-qui-ne-parle-pas est plutôt destiné à devenir sorcier, comme le père de N'Dala. Lorsque son peuple décide qu'un endroit est bon pour lui, le chef, le père des jumeaux, plante une épée dans le sol, pour ainsi bénir le lieu. Un lieu qui risque fort de devenir mortel pour les personnes présentes. Mais un lieu qui verra aussi la naissance de quelque chose de beaucoup plus essentiel.

On pourrait penser qu'Ange ne saurait plus quoi raconter comme histoire autour de son ordre de chevalerie féminin, mais ce serait mal connaitre Anne et Gérard. Les deux ont toujours une nouvelle histoire dans leur besace. Et cette fois, nous partons loin, très loin en arrière pour découvrir la première des chevaliers dragons. Dès le début, pas de surprise, on se doute bien que N'Dala aura un rôle cruciale à jouer dans le récit. Pas pour rien qu'elle est en couverture. Ce qui est intéressant c'est surtout de voir comment elle va devenir cette première. Et là, pas une seule seconde on ne s'ennuie. Il faut dire que de petits éléments viennent perturber un récit sinon somme toute linéaire : les enfants. Eh oui, les novices posent tout un tas de questions à la vénérable, preuve de leur intérêt pour l'histoire, mais aussi de leur sagacité. Elles n'acceptent pas tout pour argent comptant et, même si la vénérable Everlyne fait parfois semblant d'être agacée, elle est surtout fière de pas enseigner à de simples moutons obéissants.

Graphiquement, Christophe Palma réalise trois quarts du boulot, qui est terminé par Brice Cossu et Alexis Sentenac, qui ont dû adopter son trait pour le coup. Pourquoi un tel changement en cours de tome, je ne saurais le dire. Je pensais que ça allait me déranger, mais finalement non. Il y a une légère modification dans le trait, mais cela n'aurait pas été indiqué, je ne suis pas certain qu'on s'en serait vraiment aperçu. En tout cas, ça ne modifie en rien la lisibilité du récit, et c'est bien ça le principal.

Une nouvelle fois, La geste des chevaliers dragons nous propose une histoire qui se lit toute seule et qui vient ajouter une nouvelle pierre à ces légendes fantastiques de femmes hors du commun.