Tinos est une planète située à des années-lumière de la Terre et qui a été colonisée par l'homme il y a plus de trois cents ans. C'est une planète rouge couverte de grande étendues désertiques et dont l'air est rare. Les habitants sont donc obligés de porter des dispositifs de survie pour respirer et ne pas mourir. Comme partout, l'homme a cherché à tirer bénéfice de ce nouveau marché et les plus aisés peuvent vivre tranquillement tandis que les plus pauvres doivent constamment rechercher l'air dont ils ont besoin ; il n'est en effet pas rare qu'une personne ne puisse pas réparer son dispositif et soit donc condamnée.
Blue est un jeune homme qui arrive à Junk City en cette année 2305. Son dispositif l'a lâché pendant son voyage. Quand il voit un homme proposant un vieux modèle pour 1800 bucks, il n'hésite pas trop. Seulement on ne lui donne qu'une petite utilisation de l'appareil et on lui retire ensuite son air. Il y a de l'énervement dans l'atmosphère et l'arnaqueur est rapidement rejoint par des complices armés. Seulement, ce qu'ils ne savent pas, c'est que Blue est un as de la gâchette. Il va donc réussir à s'en sortir sans trop de mal et sans tuer personne. Il est remarqué par Wyser, un représentant de la sécurité, qui lui propose un job pour faire régner l'ordre dans la ville. Blue accepte. Mais il ne sait pas encore qu'il vient de mettre un pied dans une embrouille qui va changer radicalement sa vie.
Si, en voyant la couverture de ce premier tome de Cyber Blue, vous avez l'impression de voir Ken le survivant avec un flingue, c'est tout à fait normal. Tetsuo Hara, aux dessins, a toujours son personnage principal avec cette tête. Pourtant, ce n'est pas Ken mais Blue que nous allons suivre dans cette courte série (elle ne comporte que trois tomes). Blue est un jeune homme idéaliste qui vit dans un monde pourri et corrompu. Son grand cur va causer sa perte. Mais ce sera aussi le signe de sa renaissance. Comme le titre de la série l'indique, Blue va devenir plus qu'un homme, il va devenir cybernétique. Et ainsi, il va pouvoir accomplir sa vengeance.
Nous sommes dans une histoire où la violence occupe une grande part. Même s'il n'y a rien d'horrifique dans les pages de Cyber Blue, elle n'est pourtant pas recommandée pour les jeunes lecteurs. En effet, les têtes qui explosent, les balles qui pénètrent les crânes en faisant de jolies trous et d'autres joyeusetés sont au programme. Et comme graphiquement c'est très bien réalisé, cette violence ressort parfaitement de la lecture. C'est vrai que point de vue dessin, il n'y a rien à redire, c'est d'une grande beauté. C'est très détaillé et pourtant très lisible. On sent le métier de Hara. Côté scénario, c'est fluide et les évènements s'enchainent très bien. Après, on ne peut pas dire que ce soit d'une grande originalité. C'est l'histoire d'une vengeance qui va prendre de l'ampleur à mesure que son exécuteur se rend compte que la faute n'est pas forcément à imputer à ceux qu'il tenait pour responsable au début. Mais, un, le manga ne date pas d'aujourd'hui, et deux, cela se lit quand même très bien.
Cyber Blue est donc une série appréciable, certes assez classique dans son histoire, mais qui, de par le dessin de Hara, vaut quand même le détour.