La famille Destrooper est parée pour les vacances ! Les deux ados sur la banquette arrière, mamie dans la caravane, et c'est parti pour un séjour avec vue sur la mer à Blankenberge, sur le littoral de la mer du nord. Mais les vacances ne vont pas tout à fait se passer comme prévues. Les enfants facétieux s'amusent avec la caméra et en visionnant leur production, s'aperçoivent qu'ils ont filmé un meurtre sur l'aire d'autoroute. Et ils vont tomber des nues en apprenant que le dangereux tueur se rend au même camping qu'eux.
Les vacances d'un serial killer est à prendre comme tout sauf un polar classique. Rien ne s'y passe normalement, tout est complètement dingue et improbable, à commencer par les personnages eux-mêmes. Les enfants ont été prénommés Steven en hommage à Steven Seagal et Lourdes parce que la mère est tombée sur le nom de la fille de Madonna dans un magazine people. Ajoutez à la famille la grand-mère aussi détestable que Tatie Danielle et vous aurez le portrait de la famille.
Les aventures que vont vivre les Destrooper sont parfaitement rocambolesques. Avec une chambre qui n'a pas du tout vue sur la mer, la pluie persistante, et la grand-mère qui n'en fait qu'à sa tête, les catastrophes s'enchaînent. Et le serial-killer finit par ne plus être celui qu'on croit.
Alors c'est drôle, ça joue sur les clichés belges et du nord en général. L'humour de Nadine Monfils est noirissime et acide. Mais au bout d'un moment, cela devient lassant. La quatrième de couverture cite le libraire Gérard Collard qui juge ce roman "jamais vulgaire" et compare Nadine Monfils à Audiard et Lautner. Eh bien non, il y a beaucoup de vulgarités et l'humour de Nadine Monfils est bien moins fin que celui d'Audiard. C'est comme un cornet de frites, au début ça se déguste avec plaisir et appétit, mais après plusieurs bouchées on trouve ça plutôt gras et lourd. Il y aura toujours des lecteurs gourmands et amateurs qui apprécieront ce style de bout en bout. Personnellement j'ai trouvé l'exercice trop facile. Il arrive tellement n'importe quoi qu'il n'y a plus besoin de chercher la cohérence, il suffit d'ajouter une nouvelle péripétie totalement farfelue à la suite de péripéties totalement farfelues, si bien qu'on ne retient pas l'histoire mais des épisodes dans l'histoire. Le style n'est cependant pas inintéressant, et le roman recèles de jeux de mots très bien trouvés. Disons qu'il faut le lectorat adéquat, et manifestement, je n'en fais pas partie.