Wolfsmund (Wolfsmund - 1) - Kuji, Mitsuhisa

Au XIVe siècle, dans les Alpes, l'Autriche a envahi trois petits cantons et tente d'imposer ses règles pour les annexer. C'est ainsi que Uri, Unterwald et Schwytz qui se sont liés en confédération, se voient de plus en plus opprimés par le duc Léopold 1er d'Autriche, de la famille Hasbourg. En effet, tenir ces cantons est économiquement fort important, puisque sa frontière sud, le col du Saint-Gothard, est le seul chemin possible entre le saint empire romain Germanique au nord, et les principautés italiennes au sud.

Ce col, les rebelles doivent absolument le passer. À la mort de Ernst, le chef des rebelles de Schwytz, sa fille est confiée au chevalier Georg von Steinsfeld. Sa seule chance de survie est de fuir ver Milan, mais pour cela, il faut traverser le col de Saint-Gothard. Or celui-ci est gardé par une forteresse tenue par sire Wolfram, et celui-ci a la réputation de ne jamais laisser un seul intrus passer entre les mailles de son filet. C'est pourquoi cette barrière est tristement nommée Wolfmund, la gueule du loup. Déguisée en valet, en partance pour un voyage initiatique avec son maître chevalier, Liesen espère bien ne pas être démasquée. D'ailleurs, Wolfram ne semble pas être aussi méchant que la tavernière le disait.

Si vous aimez les belles histoires avec des héros que l'on suit, que l'on chérit, que l'on voit grandir... passez votre chemin ! Wolfsmund, c'est avant tout l'histoire d'une oppression sévère, et les cadavres sont une preuve visible de puissance et de pression sur les cantons qui ont signé le pacte fédéral, ce qui deviendra des années plus tard la Suisse. À travers ces personnages qui ont l'espoir de fuir pour aider la rébellion, pour prévenir leur famille en Italie de ce qu'il se passe dans les montagnes, finissent invariablement par passer sous l'oeil machiavélique du maître de la Gueule du loup. et il a largement assez d'imagination pour satisfaire ses envies de cruauté.

C'est très simple : ce livre marque tant le comportement des Autrichiens semble outrancier. Il n'y a aucune pitié, même pour les femmes et les enfants. Quant aux héros, dont un est mondialement connu, qui tentent tout de même de passer par les montagnes escarpées, eux aussi devront agir avec discernement face au zèle du seigneur.

En tout cas, je suis admiratif de la justesse du ton donné par Mitsuhisa Kuji, même si je ne voudrais pas que cette série continue longtemps sur le même ton. En terme de scénario, c'est une introduction fort réussie. Il reste à faire en sorte qu'il y ait un développement, et Wolfsmund sera une série parfaite. Histoire à suivre, et très belle trouvaille des éditions Ki-Oon, une nouvelle fois.