Avant même que le médecin ne parle, Adrian sut qu'il était condamné. Cela faisait neuf mois qu'il s'était rendu compte qu'il oubliait des choses banales de plus en plus fréquemment. Il avait aussi commencé à voir sa femme, son fils et son frère, discutant des heures avec eux sachant que tous étaient morts et enterrés depuis longtemps. Oui Adrian le savait, la maladie était là, bien présente et elle le rongeait petit à petit. Sa décision était d'ailleurs prise. Puisqu'il n'existait aucun remède, aucun traitement, le pistolet neuf millimètre qui se trouvait dans sa table de nuit allait faire son office.
Seulement, Adrian a été témoin d'une scène étrange. Une jeune fille marchant dans la rue, seule, le soir. Une camionnette qui s'arrête puis lorsqu'elle repart, la jeune fille n'est plus là. Seule reste sur le trottoir une casquette rose avec un prénom : Jennifer. Adrian a-t-il rêvé cette scène ? Ou vient-il d'assister à un enlèvement ? Commence alors un incroyable compte à rebours.
John Katzenbach nous invite à une plongée dans l'univers glauque des snuffs movies. Néanmoins, même si le sujet est terriblement choquant, il évite les descriptions gratuites et détaillées, sans que cela diminue l'horreur de la situation. Il alterne les points de vue au fil des chapitres, nous invitant tour à tour à partager la situation du coté d'Adrian, de Jennifer, des ravisseurs, de lenquêtrice et aussi des spectateurs anonymes et voyeuristes. Le personnage central est assez atypique et terriblement attachant. Ce retraité perd peu à peu la mémoire et va se battre simultanément contre la maladie et contre le temps pour secourir une jeune fille qu'il ne connait pas. Il sera aidé dans ses recherches par les fantômes de ses chers disparus. Une enquête sans temps mort qui n'épargne ni les personnages ni le lecteur.