Hitomi Ôba est infirmière dans le service néonatologie de l'hôpital NICU, mais son émotivité fait qu'elle est mal vue par ses collègues. Cette fois, c'est son insistance par rapport à des parents qui refusent une intervention chirurgicale pour leur nourrisson qui fait déborder le vase. Pourquoi y a-t-il encore des refus de soin de la part de parents ou du manque de volonté du personnel hospitalier ? Il faut dire que la mère de Hitomi est morte lors de son accouchement prématuré, par césarienne, et qu'elle même est une miraculée. Toujours est-il qu'elle est mutée dans le service ambulatoire, celui qui délivre les vaccins pour la prospérité nationale lors de la rentrée en école élémentaire. Et c'est aussi précisément le soir où le fonctionnaire Fujimoto apporte un ikigami au nom de Hitomi Ôba. Il lui reste vingt-quatre heures à vivre.
Quand le pays est en crise, car un ennemi a lancé un missile sur leur sol, il ne peux compter que son son allié pour faire la guerre à sa place, selon les conditions du traité ANPU signé avec leur allié, d'où est issue la loi sur la prospérité nationale. De fait, les citoyens se voient fort lointain sur cette crise, avec une confiance aveugle sur ce fameux allié si puissant, la première puissance mondiale. Mais il reste encore des anciens qui ont fait la guerre., qui savent l'horreur que c'est. Certains ont peut-être survécu à cause de leur lâcheté. D'autres sont mort quand certains ont eu peur. La première histoire de ce volume traite du corps médical, de leur comportement lors de l'injection qui peut être léthale. Quand à la deuxième, elle parle justement de deux familles qui sont beaucoup plus liées qu'ils ne le pensent, par le biais de hasards, ou du destin, appelez cela comme vous le voudrez.
Et Fujimoto dans tout cela ? La pression que lui imposait l'inspectrice disparait, mais les doutes subsistent... En particulier quand il apprend le retour d'une dissidente qu'il a contribué à dénoncer. Pourquoi est-elle si proche ? Quel changement cela fait-il de le savoir ? Ce neuvième et avant-dernier tome de Ikigami pose les dernières briques qui permettra à Fujimoto de mieux comprendre le ressenti de cette loi sur les citoyens du pays. Le dixième opus (qui soit dit en passant est paru avec pour les plus chanceux un boitier collector comprenant une figurine de Fujimoto qui délivre un ikigami), va dévoiler la réalité derrière les faits. Une conclusion qu'il faut absolument lire pour mieux comprendre le parallèle avec le Japon de nos jours. Motorô Mase aura ainsi créé un manga choc pour faire bouger ses concitoyens, afin qu'ils prennent conscience que l'avenir de leur pays, c'est à eux de le faire et de le décider.
Une révolution morale ? En quelque sorte. En tout cas, c'est une série coup de coeur pour moi, ainsi que pour de nombreux autres lecteurs avec qui j'ai pu échanger des idées. Je vous invite à vous faire votre propre avis sur la question.