Les Chroniques de l'Imaginaire

Est-il bon ? Est-il méchant ? - Diderot, Denis

Sous ce titre énigmatique se cache la seule comédie composée par le philosophe Denis Diderot, écrite entre 1775 et 1780 en plusieurs fois et jamais jouée sous l’Ancien Régime. Elle a sombré dans l’oubli et vient d’être rééditer par Folio dans une édition comprenant des notes, des annexes et une préface. Elle est en prose et compte quatre actes.

L’intrigue est très complexe et se déroule sur différents niveaux avec de nombreux personnages. Hardouin est sollicité par de nombreuses personnes, car il est réputé pour démêler les affaires embrouillées de ses amis. Ainsi Mme de Crépy lui demande-t’elle de composer une petite pièce pour une représentation privée donnée pour la fête de son amie Mme de Malves et dans laquelle sa femme de chambre jouera un rôle. Mme de Vertillac veut séparer sa fille de son amoureux, M de Crancey, lequel est un ami d’Hardouin qui lui promet aussi d’arranger son affaire. Une veuve vient lui demander d’obtenir une pension du ministère de la Marine et un avocat, Me Des renardeaux lui confie une affaire de succession dans laquelle il est englué depuis dix ans.

Hardouin promet à tout le monde d’arranger ses affaires selon les voeux de chacun. Il y arrive mais emploie des méthodes douteuses qui rendent tous ses amis furieux contre lui. Finalement chacun obtient ce qu’il voulait ou presque, mais personne n’est satisfait.

Si la fin est amusante, le reste de la pièce ne l’est pas beaucoup. Les notes sont très utiles pour expliquer le sens de certains mots qui n’est pas le même que de nos jours et qui pourraient nous faire comprendre la réplique à l’envers.

Ce texte intéressera beaucoup les personnes qui se passionnent pour le dix-huitième siècle ou l’histoire littéraire, mais personnellement j’ai eu beaucoup de peine à entrer dans l’intrigue, qui ne paraît pas claire au premier abord avec cette multitude de personnages et cette lecture a rimé pour moi avec ennui. Elle nous parle d’un monde disparu et situé à des années-lumières de notre société, sans la portée universelle des comédies de Molière.