Dominique Lecomte est médecin à la morgue de l'Institut médico-légal de Paris, depuis vingt-quatre ans. Chaque jour, elle rencontre la mort, soit à travers les corps qu'elle autopsie, soit en réconfortant les familles endeuillées. Elle a aussi été envoyée en mission sur des charniers comme à Sarajevo ou lors d'accidents importants. C'est avec pudeur qu'elle décrit son quotidien et son expérience qui a fait d'elle la directrice de ce quai des ombres.
Cet ouvrage est le récit des années de pratique du docteur Dominique Lecomte au sein de l'Institut médico-légal. Poussée par l'intérêt de Denis Roger-Vasselin (qui a écrit la préface) pour son métier, elle y décrit des situations précises qui ont marqué sa vie. Du début de sa carrière jusqu'à son poste de directrice, elle explique comment elle est arrivée dans cette filière. Elle retranscrit, avec émotion, sa rencontre avec les étudiants en médecine, se rappelant ses débuts.
Ne vous attendez pas à du sensationnel. Le docteur Lecomte décrit avec pudeur sa rencontre quotidienne avec la mort. Par respect pour les victimes et leurs familles, elle nous partage son expérience, remplaçant l'aspect macabre en nous faisant passer toutes les émotions que suscite une telle situation. Le roman n'est en aucun cas ennuyeux car il permet une communion avec toutes les personnes présentes : de la famille jusqu'aux témoins de ces décès, en passant par le personnel de l'Institut.
L'auteur profite donc de ce premier ouvrage pour faire passer un message : le respect des morts et de la peine des familles. En tant que directrice de la morgue, Dominique a travaillé, depuis le début sa nomination, à faire respecter ce principe. Que ce soit dans l'accueil des familles avec l'emploi d'une psychologue à la présentation du corps, tout est fait pour conserver la dignité de la personne, même après le décès.
Loin du sensationnalisme, Dominique Lecomte a su témoigner de son métier et de son expérience avec pudeur et émotion. Pour cette femme, grande humaniste, un seul mot d'ordre : le respect des morts qu'elle ne cesse d'enseigner aux jeunes médecins et au personnel intervenant avec elle, sur les lieux du drame. Ce récit a été, pour moi, une véritable découverte : je pensais trouver du macabre, j'y ai lu de l'émotion et de l'humilité. Dominique Lecomte a publié en 2010 un second roman La maison du mort. Ce premier volet me donne envie d'en découvrir davantage.
