Pour l'instant, je ne connais pas encore mon nom. Au dehors, les gens hésitent. Nous sommes le 19 avril 1936 mais je m'accroche farouchement à mon premier souhait : naître le 20 avril, jour anniversaire de la naissance du plus grand homme qui soit, notre père à tous, notre führer, Adolf Hitler. Je vais être le premier d'un vaste programme destiné à repeupler l'Allemagne de purs aryens. Je dois absolument être blond et mes yeux doivent être bleus. Pour l'instant je n'ai pas de nom et je vais être le premier né du programme Lebensborn. Et ceci est mon histoire.
Raconté à la première personne par Max/Konrad, ce roman nous compte la folie nazi de l'intérieur, vu par les yeux d'un enfant né pour servir les projets démentiels d'Hitler et de ses sbires.
Le terme Lebensborn, qu'on pourrait traduire par fontaine de vie, désigne un programme crée à l'initiative d'Heinrich Himmler à partir de 1935 afin d'augmenter les naissances d'enfants répondant aux critères aryens. Si au départ il devait s'agir de foyers où des filles-mères viendraient accoucher anonymement et laisser leurs enfants à l'adoption par des couples recommandables, très vite ils sont devenus des lieux où des femmes et des filles avaient des relations plus ou moins consentantes avec des officiers SS dans le but de donner naissance à de plus en plus denfants.
Même si cette histoire reste une fiction, elle s'inspire de faits réels et de nombreux personnages et événements présentés ont réellement existé. Ils sont listés en fin d'ouvrage dans les notes de lauteur.
Si j'ai été dérangée au départ par le coté omniscient du personnage qui sait tout même ce qu'il ne peut savoir et par un langage un peu fleuri, j'ai vite laissé cela de côté pour me plonger dans ce récit qui nous propose une immersion dans l'horreur. Impossible de rester insensible devant les pensées de cet enfant, programmé dès la naissance pour être un nazi parfait. Heureusement, on découvrira les ressources de l'être humain et ce qu'un peu d'amour peut accomplir. Un roman cruel mais nécessaire pour découvrir à défaut de comprendre un pan souvent occulté de l'histoire de l'Allemagne nazi à partir de quinze ans.
