Vous êtes un aventurier aguerrit qui arrive dans la ville de Silverton. Vous sentez bien que l'ambiance est sombre, mais vous n'en apprendrez plus qu'une fois la nuit tombée. En effet, les portes de l'auberge sont verrouillées pour protéger ceux qui se trouvent à l'intérieur. C'est alors que la maire de la ville, qui vous a reconnu, affirme que vous êtes le seul à pouvoir les sauver. Zanbar Bone, un être maléfique, a maudit la cité et ses hordes de chiens de lune y rôdent toutes les nuits, tuant ceux qui n'ont pas réussi à s'enfermer. Le seul qui puisse aider la cité est un ancien ami du maire, qui se nomme Nicodème. Le problème est qu'il habite à Port-de-Sable-Noir, une cité mal famée, dirigée par le seigneur Azzur. Personne n'est assez téméraire pour s'y aventurer, à part peut-être vous. Vous vous mettez donc en route dès le lendemain pour retrouver ce fameux Nicodème, mais la cité de Port-de-Sable-Noir ne va pas vous livrer ses secrets aussi facilement que ça.
Malgré certains défauts (toujours la même manie de n'avoir qu'une seule manière de terminer le livre), La cité des voleurs ne s'enferme pas dans un simple donjon, comme c'était le cas pour Le sorcier de la montagne de feu ou La citadelle du chaos. Bien sûr, l'exploration occupe une grande part du livre, mais l'ambiance citadine offre une vue beaucoup moins solitaire et plus agréable, malgré le contexte de l'histoire. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'aventure ne s'arrête pas à la découverte de Nicodème, qui arrive relativement rapidement. Heureusement, d'ailleurs, sinon le livre aurait été bien court (même si on peut se dire à ce moment que c'est parce qu'on est bon). En fait, elle commence vraiment à ce moment-là. Il va falloir, à partir de là, trouver trois ingrédients, pour faire un mélange, ainsi qu'une flèche en argent et se faire tatouer un symbole sur le front. Tout cela se fait dans la cité. C'est donc l'occasion de découvrir la ville, qui ne donne pas l'impression d'être si mal famée que ça. Et il y a de quoi faire.
Des quatre premiers Défis Fantastiques, La cité des voleurs est mon préféré. On se sent moins contraint dans ses choix, même si au final ce n'est pas le cas. Ian Livingstone maîtrise mieux son sujet et nous ouvre de nouvelles possibilités. Par contre, il y a deux points vraiment dérangeants. Le premier quand on quitte la cité et que notre mission peut être considérée comme ratée s'il nous manque des ingrédients, alors qu'on se rend compte que ça n'est peut-être pas si grave que ça. Le second, quand on combat Zanbar Bone. En effet, la réussite de la mission est un pur coup du hasard. On a une chance sur trois de réussir, même si on a accompli le reste de la mission parfaitement. Cette mort subite en fin d'aventure n'a aucun sens, à part celui de décourager et de tricher finalement sur cette fin absurde si cela arrive.
Malgré tout, La cité des voleurs est un livre dont vous êtes le héros sympathique, qui fait passer un bon moment d'aventure.
