Gabriel Lightfoot sait qui il est, ce qu'il veut et où il va. Pour l'instant, il dirige les cuisines de l'Hôtel Imperial, en attendant de monter son propre restaurant, dont il rêve depuis toujours, et qu'il va enfin créer, avec l'aide financière de ses associés, Rawlins et Fairweather, et le soutien de Charlie, la femme qu'il aime et qu'il a bien l'intention d'épouser. Mais un plongeur de son équipe est trouvé mort dans le sous-sol. Mais il le voit sans cesse dans ses cauchemars, alors qu'il ne faisait guère attention à lui de son vivant. Mais il croise l'évanescente Léna, qui le fascine inexplicablement. Mais son père, le géant redoutable de son enfance, a un cancer de foie, et sa soeur Jenny est devenue une grosse dondon logorrhéique. Mais deux de ses chefs d'équipe s'entendent mal et lui-même ne supporte pas Gleeson, le chef de restauration...
La spirale qui mène un homme dans ses propres bas-fonds et ceux de la société est rendue de façon remarquable, c'est très intéressant, mais c'est aussi très lent. Et le problème est là : les longueurs sont telles que j'en ai souvent perdu de vue l'intérêt - réel - du roman. La "radiographie sans concession de l'Angleterre actuelle" promise en quatrième de couverture ne m'a guère semblé occuper qu'un petit tiers du roman (et encore !), et le personnage principal m'a paru si antipathique que ses déambulations et ses crises de nerfs erratiques ont vite cessé de soutenir mon attention. Je le regrette vraiment, car j'attendais beaucoup de ce roman, qui en dehors de ces longueurs est bien écrit, non sans humour, avec des personnages secondaires qui auraient pu être fascinants.