Nous sommes en 1967, et les Etats-Unis sont en ruine. Le lord anglais Grey et le capitaine français Crenn arrivent à New-York, et sont accueillis en amis par le secrétaire d'état américain en personne. Les lieux sont dévastés même si la statue de la Liberté est encore debout. L'Amérique a été pilonnée par des frappes nucléaires russes il y a quelques temps, lors de la guerre des dix mille soleils. Après que les Etats-Unis eux-mêmes aient envoyé des missiles nucléaires eux-aussi sur la Russie...
Maintenant, les Etats-Unis sont menacés. Particulièrement le Texas, qui est frontalier avec le Mexique. Les mexicains ne sont pas loin de franchir le Rio Grande en nombre, afin de s'emparer des terres texanes. Des terres qui sont justement l'objet d'évènements importants en ce moment même. Une base de missiles titans vient d'être prise dans cet état par un groupe de blancs proches du Ku Klux Klan. Un homme appelé Frère Lee possède une clé permettant de lancer les missiles où il le souhaite.
Mais il faut une seconde clé pour déclencher une nouvelle apocalypse, prévue dans la ville de Saint-Louis. C'est Sarah Kane, une jeune femme, qui possède la seconde clé. La jeune femme est en fuite dans le désert, mais elle ne va pas tarder à se faire rattraper par les hommes de Lee. A présent, le gouvernement américain (ou ce qu'il en reste) demande à Crenn de se rendre sur les lieux pour sauver la situation, et empêcher que de nouveaux champignons nucléaires ne viennent dévaster un air déjà bien vicié dans cette partie du monde.
Ce neuvième tome de Jour J est une nouvelle uchronie qui prend place sur le sol américain, après Qui a tué le président ?, le cinquième tome de la série. On peut très vite s'attendre à un sauvetage d'une demoiselle texane en détresse par un courageux militaire français, mais rapidement, les évènements ne vont pas vraiment dans ce sens. Une nouvelle fois, Duval et Pécau nous surprennent, en nous racontant la manière dont ces explosions nucléaires se sont déclenchées au moment de la guerre froide.
C'est terrible, apocalyptique, froid, peut-être parce que cela sonne vrai, finalement... Les dessins de Kovacevic (le dessinateur d'Arctica) sont assez soignés pour nous montrer ces villes dévastées, quelques années après une guerre totale entre les deux plus grandes puissances d'alors. Les personnages ne sont pas en reste non plus, même si certaines expressions sont encore un peu trop figées, avec parfois quelques difficultés mineures dans la reconnaissance de tel ou tel militaire notamment.
Qu'importe : malgré quelques approximations graphiques sans importance, on passe un bon moment à découvrir cette nouvelle uchronie. Le tome n'est certes pas inoubliable non plus, mais il réussit son pari d'accrocher le lecteur qui ira sans mal au bout, à condition une nouvelle fois d'être concentré lors de cette lecture.