Les Chroniques de l'Imaginaire

Une nuit en enfer (Une nuit en enfer - 1)

Richard Gecko a fait échapper son frère Seth de prison. Ensuite, ils ont braqué une banque et pris en otage une employée de la banque, Gloria. S'arrêtant dans une station-service, les deux frangins vont faire un carton et tuer un Texas Ranger parce que Richard pensait que l'employé de la boutique essayait de faire comprendre au représentant de l'ordre que les braqueurs étaient là. Richard va s'en sortir avec un trou dans la main et les deux fuyards vont ensuite prendre une chambre dans un motel. Gloria va les accompagner. Pendant que Seth part régler des affaires avec celui qui les fera oublier, quand il seront passés au Mexique, Richard va rester seul avec l'otage. Seulement, Richard a quelques problèmes à régler avec les femmes. Du coup, quand Seth revient, Gloria est en lambeaux sur le lit. Il est temps de partir. Justement, en revenant, Seth a vu un camping-car arriver. Les frères vont donc naturellement aller demander à la famille de les accompagner.

Cette famille, ce sont les Fuller. Jacob, le père, est un ancien pasteur qui a perdu la foi quand sa femme est décédée brutalement. Ses enfants, Kate et Scott, l'accompagnent dans son périple. Même si Jacob veut faire preuve de bravoure, devant les menaces faites à ses enfants, il va aider les Gecko à passer la frontière mexicaine. Le soir venu, tout le monde se retrouve dans un bar paumé du nom de Titty Twister. Et c'est là que les choses vont partir en sucette…

Après le succès de Pulp Fiction, Quentin Tarantino écrivit le scénario d'Une nuit en enfer. Même si l'idée de départ n'est pas de lui, force est de constater qu'il a su la faire sienne pour la présenter à sa manière, avec cette patte reconnaissable entre toute. Écrivant le scénario et jouant dans le film, Tarantino préféra laisser la réalisation à son compère Robert Rodriguez. Et grand bien lui a pris puisqu'on a ainsi dans le même film la signature de deux grands malades du cinéma.

Le film est clairement coupé en deux, presque en son milieu. La première partie, très "normale", met en place les personnages. On apprend donc à connaitre les deux malfaiteurs, dont le rôle de Seth est confié à George Clooney qui voyait là son premier grand rôle après celui du docteur Ross dans la série Urgences. Et on apprend aussi à connaitre Jacob et sa famille. Petit à petit, une sorte de lien s'établit entre les otages et les ravisseurs. Même si chacun est prêt à faire exploser la tête de l'autre au moindre faux pas, cette relation sera nécessaire pour la suite du film. Comme je le disais, le film a deux grandes parties. La deuxième est clairement orientée fantastique grand n'importe quoi. Mais quand je dis n'importe quoi, je ne plaisante pas. Entre les vampires qui déboulent, Sex Machine et son gun à boules placé à l'aine, Frost, l'ancien militaire, qui se paye le luxe de raconter ses souvenirs de guerre en pleine baston, le pieu monté sur marteau-piqueur, et j'en passe et des meilleurs, vous aurez vraiment de quoi halluciner. Et bien vous marrer aussi. C'est sûr, si les films de Tarantino et leur longs dialogues ou les parties portenawak des films de Rodriguez ne vous font ni chaud ni froid, passez votre chemin. Si vous aimez au moins l'un des deux, testez et vous verrez. Mais si, comme moi, vous êtes fan des deux côtés, foncez, vous vous régalerez.

Malgré son âge, Une nuit en enfer fait toujours le même effet. C'est un film fait pour durer. Comme quoi, on peut faire n'importe quoi mais le faire bien.