Mile est un jeune garçon qui est persuadé d'une chose : son père ne l'aime pas. Il ne peut pas l'aimer, puisqu'il l'empêche de rire quand il joue ou de pleurer quand il reçoit une claque. Même à présent qu'il a grandit, et qu'il maîtrise un peu mieux ses émotions, il ne comprend pas vraiment le pourquoi de la chose. Pourquoi dans ce pays, montrer ses émotion est aussi grave que de tuer quelqu'un ? En effet, toute personne pris sur le fait dans un lieu public peut-être arrêté et envoyé en camp de rééducation. Or Mile a tendance à rigoler pour un rien, ce pourquoi il porte souvent un masque pour dissimuler son sourire, en particulier quand il fait ses livraisons en bicyclette. L'une de ses clientes d'ailleurs est vraiment pénible. Elle refuse le repas qu'il apporte en prétextant qu'il est froid. Mile tente de se calmer après qu'elle ait claqué la porte au nez, mais soudain, il aperçoit le neveu de cette cliente qui grimpe très haut à un arbre, et fait un faux pas. Courageusement, Mile parvient à le rattraper à temps... Mais ce que voit la tante acariâtre, c'est que son neveu pleure, et que c'est la faute du livreur ! C'est alors que des témoins appellent la police, et que Mile se retrouve en prison.
Dans sa cellule, Mile rencontre un homme qui visiblement est un habitué : il ne sait même plus combien de fois il a été emprisonné et envoyé au camp parce qu'il a montré es émotions, et du reste il s'en moque. L'ambiance du camp lui plaît, parce que personne n'y trouve bizarre de se dévoiler. Ce n'est pourtant pas l'avis du père de Mile qui exprime combien son fils l'a déçu. Cependant, puisque c'est sa première arrestation, Mile est relâché le lendemain, et retourne à son lieu de travail. Mais son patron lui annonce que son oncle veut lui parler de toute urgence. Mile pense que son père ne veut plus de lui, mais ce que lui annonce son oncle est tout autre : son père a été heurté par une voiture, et est décédé des suites de cet accident. La police passant à l'extérieur du magasin entend les pleurs du jeune garçon, qui se livre à eux avec ces mots : "Mon père est mort, arrêtez-moi".
Dans sa série Kylooe, Little Thunder présente des univers différents, avec des personnages différents, mais où l'on retrouve un seul point en commun, le doudou Kylooe, sorte de peluche bariolée qui est un peu comme une bulle d'air dans un monde triste. Nul doute que ce troisième opus est étrange, avec cette règle absurde, mais c'est justement cette règle, puis une autre que vous découvrirez dans la suite du récit, qui font que les personnages se livrent petit à petit, et que l'on analyse combien imposer une norme peut paraître sans queue ni tête quand chaque individu est un être unique. Et si l'histoire du volume précédent m'avait laissé de marbre, tout comme le premier opus dont le scénario était plus que confus, ce troisième récit me parle beaucoup plus, et les graphismes rehaussés d'une colorisation adéquate sont, avec un côté limite éthéré, pastel, fragile tout en étant réaliste.
Donc contrairement aux volumes précédent, ce troisième opus de Kylooe m'a vraiment beaucoup plus. Comme il peut se lire indépendamment des autres, je le conseille pour les amateurs d'histoires philosophiques et de tranches de vie.
