Les Chroniques de l'Imaginaire

Nina (La promesse éternelle - 1) - Luneblanche, Lisséha

Alors qu'elle est toute jeune, Nina voit une personne qu'elle ne connait pas et qui dit être son oncle, Logan, venir la chercher à l'école. Apparemment, les parents de Nina sont morts et elle vivra maintenant avec le reste de sa famille dans le manoir Heart. Au début, les choses se passent plutôt bien, et Nina ne semble pas trop affectée par la disparition de ses parents. Il faut dire que Nina a toujours été un peu à part, avec son nounours Sourire. Mais, au fil des années, les choses ont changées. Sa famille, et en particulier son grand-père Elias, se montre plus dur envers elle. Ils veulent la contraindre à faire des choses, alors qu'elle est de nature indomptable. Tout cela à cause d'une prophétie dont elle serait le centre. Et il faut en plus qu'elle se marie avec son cousin peu avant ses dix-huit ans, qu'elle n'aime pas et qui ne fait que la tourmenter. Non, ce n'est pas possible. Mais qui viendra l'aider ? Qui le pourrait, seulement ?

Nina est le premier tome de La promesse éternelle, une série de fantastique jeunesse, à lire selon moi entre neuf et douze ans, maximum. L'histoire est assez classique et n'a rien de très original. Après, vu le public visé, il ne faut pas non plus quelque chose de trop complexe. Mais ce n'est pas dérangeant en soi.

Par contre, il y a pas mal de choses qui m'ont dérangé durant ma lecture. La première, c'est le temps du récit. On passe du présent au passé en revenant au présent, tout ça dans le même paragraphe, et avec de gros problèmes de concordance de temps.
Ensuite, nous sommes dans un environnement secret. Qu'il y ait des secrets dans une histoire, c'est bien, ça maintient le lecteur attentif. Mais quand, à chaque fois que quelque chose doit être expliqué, celui qui détient les réponses arrête sa phrase en plein milieu, refuse de répondre, élude la question… cela devient très lassant. Parce que, du coup, du monde, nous ne savons finalement rien. Pas plus que de la prophétie, des forces en présence… On ne sait rien. Il faut donner des éléments à ses lecteurs, pas tous, mais suffisamment pour qu'ils ne soient pas exaspérés.
On peut aussi noter une certaine pauvreté dans les personnages. La seule qui soit un peu décrite, c'est Nina. Mais elle est censé avoir dix-huit ans, ou presque, et se comporte comme une collégienne. Je sais qu'elle n'a pas vu grand-chose du monde, enfermée qu'elle était dans le manoir de sa famille, mais quand même ! Quant aux rôles secondaires, on les voit, ils sont un peu décrits, mais c'est à peu près tout. De leurs émotions, leur passé, leur vie, on ne sait rien. Cela n'aide pas à s'y attacher. Par contre, ils sont malgré tout assez nombreux. Et, comme on ne les connait pas, ce n'est pas simple de les distinguer clairement. Et je ne parle pas des dialogues où nous nous retrouvons par moment avec une dizaine de répliques, sans qu'il soit mentionné qui parle exactement !
Enfin, il est dommage que tous les ouvrages jeunesse qui font intervenir une école calquent le modèle Harry Potter. À croire qu'aucun personnage n'allait à l'école avant lui. J'aime beaucoup Harry Potter, mais il faudrait arrêter d'essayer de le pomper sans arrêt et le mettre à toutes les sauces. Un cours de potion, un cours de divination, des groupes d'élèves qui ne sont pas vraiment des classes et qui suivent de temps en temps les cours ensemble… bref, ça sent le manque d'imagination. Le pompon étant quand même quand l'auteur cite clairement Harry Potter pour nous dire que son personnage, Morgane me semble-t-il, ressemble à Hermione Granger… mais pas complètement. Pourquoi ne pas la décrire, tout simplement ?

Au final, je n'ai pas du tout été emballé par ce court roman. Ce n'est pas le côté jeunesse qui me rebute, parce que quand c'est bien fait, j'aime beaucoup. Mais cela manque de style, de maîtrise, d'inspiration et par contre ça regorge beaucoup trop de secrets, de non-dits et de maladresses.