Cela fait deux ans que Branwen a été violée et tuée par Urien, Ambrosius et Cormak, sous les yeux de Bradlon. Vortigen faisait également partie de la troupe, mais il n'a rien fait avec Branwen, et il a épargné Bradlon. Cela lui a permis de sortir sa fille des entrailles du cadavre de Branwen, et c'est ainsi qu'Ahès est née et qu'elle est maintenant une petite fille de deux ans. Elle est ainsi élevée en pleine nature par son père, qui a conservé Branwen telle qu'elle était, afin que sa fille la voie, la connaisse, et qu'un fort sentiment de vengeance naisse en elle.
Ahès est donc loin d'être une petite fille comme les autres. Elle a subi un lourd entraînement de la part de son père, comme ce dernier lorsqu'il était jeune d'ailleurs, et maintenant, elle est prête à accompagner son père, pour tuer ceux qui ont violé et tué sa mère. Le premier sur la liste n'est autre que Cormak, le propre frère de Bradlon. Après ses méfaits, ce dernier s'est retiré dans les ordres et vit une vie pieuse pleine de regrets. Trop tard pour Bradlon et Ahès, qui parviennent à le retrouver...
Puis, c'est Ambrosius, un ancien champion gladiateur romain, qui va connaître la fureur de l'homme éploré. Ahès suit cela et y participe, et elle fait preuve d'une colère froide impressionnante envers son père lorsqu'elle ne prend pas part directement au combat. Qu'à cela ne tienne : il reste maintenant à trouver et à tuer Urien, un autre chef picte, qui possède beaucoup de sujets prêts à le défendre.
Jean-Luc Istin axe maintenant son second tome de Ys la légende sur le personnage d'Ahès, qu'on peut croiser largement dans Merlin, la série phare de la collection Soleil Celtic de Soleil. Nous sommes sur une histoire de revanche, qui passe même une génération, tout en restant sur un fond de bataille entre les pictes et les romains, en ces temps reculés. Istin raconte cela de très belle manière, et encore une fois, on sent la passion pour toutes ces vieilles légendes bretonnes.
Le scénariste de Pontivy est ainsi épaulé une nouvelle fois par Dejan Nenadov. Une nouvelle fois, le dessin est puissant, plein de mouvements, et on échappe aux dessins trop parfaits et bien souvent trop statiques que l'on peut voir chez cet éditeur. Ici, on tient un dessin un peu hâché, quelque chose qui a une certaine personnalité, avec des regards et des expressions réussis, qui rappellent régulièrement la folie.
Ce second tome est très plaisant, et se lit sans problème de compréhesion : une bien belle légende qui prend aux tripes et qu'il est difficile au lecteur de lâcher avant la conclusion !