Les Chroniques de l'Imaginaire

Karma Salsa (Karma Salsa - 1) - Callède, Joël & Charlot, Philippe & Campoy, Frédéric

Ange est un homme calme, adepte de la méditation et de la position de la fleur de lotus. Aujourd'hui, après vingt ans, il sort de prison, non sans saluer Lars, le mentor qui l'a initié à ces pratiques bouddhistes. Ange ne montre aucune joie ou aucune déception particulière lors de sa sortie de cette prison des Caraïbes. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est qu'il est observé... Ange était loin d'être cet homme calme et réfléchi à l'époque. Il n'a pas que des amis, à l'extérieur, loin de là... Et apparemment, il a caché deux millions de dollars quelque part avant d'aller en tôle.

Un endroit qu'il est le seul à connaître, c'est en tout cas ce que pensent les malfrats qui le suivent. Ils finissent par amener Ange chez Pablo Juarez, un homme fou à lier qui hait Ange depuis toujours. Depuis l'époque où Ange était le poulain préféré du père de Pablo, un homme très puissant et très fortuné à l'époque, et qui attend simplement la mort maintenant dans son lit d'hôpital : un véritable légume...

Ange ne souhaite évidemment pas révéler sa cachette à Pablo, mais ce dernier possède un moyen de pression important contre ce rival... Dans sa jeunesse, Ange avait une chose bien : sa somptueuse femme, Elena, qui est morte depuis longtemps... Mais Elena a eu une petite fille peu de temps après l'entrée en prison de Ange. Une fille prénommée Melissa, qui a les yeux d'Ange, qui est somptueuse comme sa mère, et qui est clairement menacée par Pablo Juarez et ses hommes.

De quoi faire perdre le côté zen de n'importe quel bouddhiste ! C'est en tout cas ce que travaillent Campoy et Callède dans ce premier tome de Karma Salsa ! Callède sort de Haute sécurité et autres Enchaînés avec Gihef, pour se consacrer à ce livre qui met l'accent sur un personnage complexe, Ange. Un personnage que la prison a totalement changé. Le récit nous le rappelle régulièrement, avec les flashbacks entre le présent et le jeune homme beaucoup plus sanguin du passé.

Le personnage central est en tout cas parfaitement réussi, car le lecteur est littéralement scotché à ses basques jusqu'à la fin de l'histoire... Et pour renforcer encore ce côté glauque, il fallait un dessinateur comme Philippe Charlot. L'homme possède un trait épuré qui facilite la lecture, ansi qu'un très bon sens du mouvement, important pour rendre crédibles les scènes d'action qui émaillent ce premier tome.

Mais surtout, Charlot a cette faculté de dessiner des visages taillés à la serpe, avec des expressions délirantes toutes plus réussies les unes que les autres. Ainsi, on ne peut s'empêcher de penser à certains films de Tarantino, avec ces personnages charismatiques à souhait.

Une série qui est très plaisante en tout cas, et qui démarre sur les chapeaux de roue. La série sera un triptyque, et il nous tarde déjà de découvrir la suite !