Les Chroniques de l'Imaginaire

Le bouclier arverne (Astérix - 11) - Goscinny, René & Uderzo, Albert

Vaincu à Alésia, Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César. Celles-ci restent là dans l'indifférence générale. Ce n'est qu'au coucher du soleil qu'un archer s'empare du magnifique bouclier. Il le perd au jeu et son nouveau propriétaire le perd à son tour lorsque son centurion le surprend en dehors du camp. Puis celui-ci le troque contre une amphore de vin. Le bouclier arverne passe de main en main jusqu'à être cédé à un guerrier gaulois rescapé du désastre.

Dans notre village d'irréductibles, Abraracourcix est malade du foie d'avoir trop ripaillé. Son épouse Bonemine a appelé Panoramix au chevet du malade. Il conseille au chef une diète et une cure à Aqua Calidae, tout près du pays Arverne. Astérix et Obélix escortent leur chef.

Les étapes de l'itinéraire qu'ils suivent deviennent vite une randonnée gastronomique et Abraracourcix est au plus mal en arrivant aux thermes.

Après quelques jours de traitement, les curistes à la diète ne supportent plus les ripailles d'Astérix et d'Obélix. Ceux-ci doivent quitter l'établissement jusqu'à la fin de la cure de leur chef. Ils en profitent pour visiter le pays. Ils rencontrent Alambix qui les emmène jusqu'à Gergovie. Mais César recherche dans ces mêmes lieux historiques le bouclier de Vercingétorix pour défiler en triomphe devant des Arvernes soumis. Pour Astérix, c'est une affaire d'honneur. Il n'est pas question que Jules retrouve ce bouclier avant lui.

René Goscinny et Albert Uderzo traitent encore une fois du thème de l'occupation et de la collaboration. La défaite d'Alésia est source de gags où tous les autochtones refusent d'indiquer le lieu de la bataille à Astérix par un "Alésia, connaît pas !". On trouve également un clin d’oeil aux usines Michelin, fabriquant de pneus depuis les débuts de l'automobile dans la même ville que le directeur d'une fabrique de roues, Coquelus de Nemesos (Clermont-Ferrand). Les marchands auvergnats du village d'Alambix possèdent tous un étal de vin et de charbon qui font référence à la vague d'immigration auvergnate dans Paris au XIXe siècle. A cette époque, les bougnats vendaient aussi tous du vin et du charbon. Autre hommage avec le légionnaire Caius Joligibus, qui ressemble tant dans sa démarche et son attitude paresseuse, au Gaston Lagaffe, d’André Franquin.

Un nouveau personnage féminin apparaît qui va revenir souvent : Bonemine, l'épouse du chef Abraracourcix.