Les Chroniques de l'Imaginaire

Fantôme de chair - Gibert, David

Cela fait maintenant trois mois que William partage la vie de Lise. Il ne réalise toujours pas sa chance, surtout que leur rencontre était pour le moins étrange et n'avait pas eu lieu sous les meilleurs auspices. Alors que le jeune homme effectuait l'escalade d'un ancien viaduc ferroviaire laissé à l'abandon depuis des années, il avait vu une jeune femme d'une incroyable beauté debout sur le parapet prête à sauter. Il avait réussi, sans trop savoir comment, à lui ôter son envie suicidaire. Et la voilà, allongée endormie à ses côtés. Pourtant il ne peut s'empêcher de se poser des questions sur sa compagne. Il réalise qu'il sait très peu de choses sur elle. Et chaque fois qu'il tente de l'interroger sur son passé, Lise finit par s'emporter, souvent violemment. Il a donc fini par laisser tomber. Mais ce matin, alors qu'elle dort encore, il tombe sur un journal, son journal intime. Au fil de sa lecture, il ne peut croire ce qu'il découvre. Lise serait âgée de plusieurs centaines d'années, fille d'une sorcière brulée sur le bûcher de l'Inquisition et hantée par un démon vengeur. Mais qui est donc la jeune femme ?

Sommes-nous en présence d'une créature maléfique bien réelle ou d'une jeune femme torturée par son passé ? David Gibert prend un malin plaisir à brouiller les pistes, distillant les indices au compte-goutte. Folie, rêve ou réalité ? Difficile à dire. Le récit navigue entre un univers contemporain connu et une époque médiévale violente, entre réalité et hallucinations. J'avoue n'avoir jamais vraiment réussi à entrer dans le récit. La première partie du roman est longue, très longue. La seconde, qui se rapproche plus d'une quête héroïque, où on sent clairement le gout de l'auteur pour les jeux de rôles, a l'avantage d'être plus rythmée. Mais malheureusement, le style imagé de l'auteur, qui use et surtout abuse des métaphores freine la lecture. Trop de métaphores tuent la métaphore. Je passerais sur les coquilles laissées à l'impression. Quant aux personnages, à vouloir entretenir le mystère, ils finissent par être plats voir incohérents. Une lecture laborieuse malgré un regain d'intérêt vers la fin.