Lokomodo nous ressort en cet été 2012, le recueil de nouvelles de Rozenberg, Les maléfices du temps. Cette édition remplace celle de la défunte Nuits d'Avril, parue pour la première fois en 2005.
L'ensemble contient cinq nouvelles, Les maléfices du temps, qui ont valu à l'auteur le prix Masterton (nouvelle) en 2007, Le temps d'aimer, A rebrousse temps, Les spectres du temps et, enfin, Le Temps fissuré. Vous l'aurez compris, l'élément commun à chacun de ces textes est le temps, à la fois trop lent, vif, vicieux et torturé.
Dans la première histoire, Dominique, la quarantaine, dynamique fait les soldes lorsqu'elle croise un clown qui distribue des publicités pour un nouveau magasin nommé la Brocante interdite. Intriguée, elle suit les instructions du flyer et pénètre dans la boutique. Un petit cahier attire son attention...
Le temps d'aimer vous emmène à la suite de Jeanne, dans sa résidence de vacances qui n'est peut-être pas aussi vide qu'elle ne le croyait.
La troisième nouvelle se déroule, également, pendant les vacances. Les employés d'une fiduciaire se rendent du côté de Chimay pour décompresser le temps de leurs congés. L'ambiance n'est pas au beau fixe entre eux et dans le village où ils ont prévu de loger, l'un d'entre eux découvre le corps atrocement mutilé d'une fillette.
Sur ordre de ses supérieurs, le lieutenant de police Sanders doit postposer ses congés. Il doit au plus vite se mettre sur une affaire pour le moins bizarre. Un vieil homme a été retrouvé dans son appartement. Il semblerait s'être suicidé, sa gorge et ses poignets sont tranchés mais il a laissé derrière lui toute une série de cassettes audio qui pourraient fournir une explication à la police, ses Spectres du temps ?
Enfin, un lycéen écrit une nouvelle dans Le temps fissuré. Une histoire de tueur à gages qui doit obéir à un mystérieux commanditaire, le témoin de son premier meurtre. Mais le jeune auteur doute et remet en question sans arrêt son scénario et ses personnages à un point tel, que son tueur, Gérard, décide de tenir les rênes de l'histoire et la faire évoluer dans son intérêt.
Ces cinq nouvelles fantastiques sont écrites dans un style charmant mais plutôt désuet, ce qui n'enlève rien à leur qualité mais cela a le don de rendre les textes de Rozenberg intemporels et parfois impersonnels. Ce reproche vaut uniquement pour Les maléfices du temps. C'est la seule nouvelle qui ne m'a pas attrapé pour me plonger dans l'ambiance lourde, angoissante et torturée des récits, c'est d'ailleurs celle qui m'a le moins plus.
J'ai parcouru ce recueil de nouvelles avec beaucoup de plaisir et en un temps record. Les récits de Rozenberg se lisent vite. On est bien malheureux lorsqu'on arrive à la dernière page et que l'on doit se tirer de cette ambiance si réussie. Je vous encourage, donc, à profiter de cette nouvelle édition pour découvrir ou de redécouvrir le talent indéniable de cet auteur belge.