Deux adolescents de quinze ans, Séréna et Troy, font connaissance lors du premier jour au lycée du garçon, et découvrent qu'ils entendent la même voix dans leur tête. Leur interlocuteur les amène à Istropée, un autre monde, où le Cercle des dirigeants leur apprend qu'on a grand besoin de leurs talents particuliers, ceux des Aurateurs, c'est-à-dire les gens qui savent utiliser leur énergie aurique, pour protéger les chefs de clan.
L'histoire n'est certes pas originale, mais pourrait être intéressante, si son auteure avait travaillé davantage son écriture, et surtout si l'éditeur avait fait son travail de correction, au moins sur un plan élémentaire.
En effet, non seulement la confusion permanente entre futur et conditionnel est-elle agaçante, mais d'autres, portant sur le sens, le sont plus encore, témoin le "battement de respiration" (page 104). L'invention de mots, pour être gênante, est au moins distrayante : ni le substantif "réjouissement" (page 226), ni l'adjectif "côtoyant" (page 189) n'existent en français, et "elle vous a mis chaos" (page 286) a un double sens très amusant et assez juste, mais je crains que ce ne soit involontaire.
Par ailleurs, les dialogues sonnent comme ceux des séries télévisées américaines, les péripéties ne sont pas crédibles (on ne peut pas, sans tuer son cheval, galoper plus de cent kilomètres d'affilée, et il est tout aussi difficile de croire à un autre monde où non seulement les habitants parlent la même langue, mais mangent les mêmes viennoiseries payées de la même monnaie) et la géographie étrange.
C'est dommage que la probablement jeune auteure n'ait pas rencontré un professionnel faisant assez confiance à son talent pour refuser de la publier tant qu'elle n'aurait pas poli et travaillé ses idées davantage.
