Les Chroniques de l'Imaginaire

Les ombres de Nemain (La geste de Wolveric - 1) - Labbé, Denis

Il y a des siècles, à l’issue d’une guerre meurtrière, les Humains sont restés seuls maîtres de l’Empire, tandis que les Sidhes se réfugiaient dans l’Autre Royaume. Pourtant, depuis quelques mois, les escarmouches se multiplient sur la frontière, décimant des troupes humaines déjà fort peu nombreuses par manque de moyen. Pour quelle raison les habitants du Royaume ont-ils décidé de relancer le conflit ?

Wolveric n’en a cure. Il s’est engagé dans l’armée suite au décès de ses parents, pour rejoindre sa famille dans la mort. Mais l’attitude de ce jeune homme, qui affronte l’ennemi en appelant le trépas par ses chants, froisse le Sombre Copiste : Celui que les Humains appellent Saul et les Sidhes Donn, et qui a mission de compter les morts, décide de punir le guerrier en omettant soigneusement d’inscrire son nom sur son Registre. Et voilà Wolveric sortant toujours vivant des pires situations !

Et les situations dangereuses ne vont pas manquer, puisque le jeune soldat se voit confier une mission d’éclaireur de l’autre côté de la frontière, dans la terra incognita de l’Autre Royaume. Pour le guider, il peut compter sur un Sidhe renégat, un Phooka assez mystérieux qui se fait appeler le Tors. Les deux amis vont mettre au jour une machination d’envergure, impliquant aussi bien les factions Seelie et Unseelie des Sidhes que les Humains.

Voilà un livre où les contrées féeriques sont contées de façon très évocatrice. Il y a beaucoup d’êtres différents, dont on ressent bien la diversité et leur petit côté magique. On a aussi quelques explications bien pensées sur le monde "réel" et les autres mondes comme celui des rêves. Bref, l’univers créé est attirant et sympathique.

L’intrigue, si elle révèle peu de grosses surprises, tient cependant le lecteur en haleine sans peine. Les personnages sont plutôt attachants, même si certains de leurs traits de caractère trop tranchés fatiguent parfois : la naïveté et l’impétuosité de Wolveric, le côté secret du Tors… J’aime particulièrement le personnage de Saul, que je trouve intéressant même si ses apparitions sont généralement rapides.

Un bémol par rapport au nombre de coquilles, suffisamment élevé pour gâcher un peu la lecture : Expressions phonétiquement correctes mais utilisant à tort des mots homonymes, problèmes de conjugaison, virgules apparues par génération spontanées qui coupent les phrases en des endroits inadéquats, ou encore mots en trop ou pas assez… J’ai eu l’impression que ces erreurs étaient de plus en plus fréquentes au fil du roman, mais peut-être n’était-ce qu’un effet de ma lassitude. Dommage.

La fin un peu abrupte appelle à lire la suite. On reste en effet sur notre faim quand aux manigances des divers interlocuteurs, et surtout par rapport à la situation finale de certains personnages comme le facétieux Robyn.

Si cette lecture ne se démarque pas vraiment des nombreuses histoires de fantasy qui fleurissent actuellement, elle permet toutefois de passer un bon moment, et c’est le principal !