Recueil de sept nouvelles, Nains de jardin nous emmène au coeur de la Suisse romande.
D'une nouvelle à l'autre, Bovard analyse finement les travers humains, de façon parfois drôle, amusante, souvent ironique mais toujours avec tendresse envers ses personnages.
Certaines nouvelles sont moins réussies, mais dans l'ensemble cela reste sympathique.
La fondue crée la bonne humeur
La réunion des co-propriétaires de ce petit immeuble va tourner mal. Les habitants se disputent pour savoir quelles chaines on va choisir lors de l'abonnement au satellite.
Les mesquineries et les méchancetés ressortent lors de la fondue partagée dans le garage.
C'est drôle, animé, vivant, très réaliste. La chute finale est surprenante, drôle.
L'art de la paix
Cette histoire aurait pu s'appeler comme le titre du recueil Nains de jardin, puisqu'elle raconte l'histoire d'un homme qui, lorsqu'il se retrouve avec sa femme dans son nouveau pavillon, se prend de passion pour les nains de jardin.
Sa femme voulait qu'il ait une occupation, une passion, et il a enfin trouvé. Ce seront ses nains de jardin. Il va jusqu'à aller les fabriquer lui-même.
Sympathique, drôle, émouvante, cette nouvelle m'a toutefois un peu laissée sur ma faim. La fin n'est pas à la hauteur du reste.
Les oisillons
Les oisillons est le nom d'un quartier résidentiel. Ayant subi récemment quelques cambriolages, lors du départ en vacances passées ensemble, l'un des leurs décide de rester pour surveiller le quartier.
Sa femme partira avec ses voisins et amis tandis qu'il organisera des rondes et des surveillances des quelques pavillons des Oisillons.
Au départ, il trouve ça amusant, et est même content d'avoir échappé aux vacances ensemble. Puis petit à petit, comme il ne se passe rien, il s'ennuie. Ses pensées dérivent.
Il s'ennuie, et je dois l'avouer, j'ai aussi parfois frôlé l'ennui. Heureusement, par moment, l'histoire rebondit, et titille l'intérêt assoupi du lecteur.
Une pinte de bon sang
Des hommes pendant leurs exercices de service civil. Chacun se compare aux autres, jalousie, mesquinerie, envie, tout se mêle. L'un d'entre eux, d'apparence sans aucun intérêt, semble plus riche qu'il n'y parait puisqu'il arrive en Ferrari...
Une petite nouvelle sans grand intérêt. J'ai déjà oublié la chute...
Jardin secret
Un homme a un jardin secret : les films pornos. Mais pas n'importe lesquels. Il n'aime que ceux dont la réalisation est soignée, et où il y a un minimum d'histoire. Il aime également se rendre dans des sex-shops pour regarder des films. Mais un jour, dans la cabine d'à côté...
Petite nouvelle légèrement scabreuse, histoire d'épicer un peu l'ensemble ? Peut-être. Mais sans grand intérêt là non plus.
Un moment de honte est vite passé
Il a pris l'habitude de venir dans ce restaurant chic et gastronomique, régulièrement, seul, pour en savourer le calme, la cuisine, le fait d'être traité comme un prince. Mais un jour, un jeune couple amoureux attablé non loin de lui va déranger son moment de quiétude...
Histoire agréable, relevée, animée.
Le nombril et la Loupe
Cinq amis, co-rédacteurs du journal littéraire Le nombril et la Loupe, vont voir leur quotidien bouleversé. En effet, l'un d'eux, sans prévenir quiconque, a écrit un roman qui vient d'être publié ! Les autres le lisent, et, jaloux de ne pas avoir été mis dans la confidence, le trouvent très mauvais et décident d'éditer un numéro spécial de leur revue en tirant à boulets rouges sur le roman de leur collègue.
L'encre est à peine sèche qu'ils apprennent avec stupéfaction que le roman vient d'obtenir un prix, à Paris. Que faire ?
C'est la nouvelle que j'ai préférée dans ce recueil. C'est drôle, méchant, cynique, la jalousie se mêle à la mesquinerie et l'hypocrisie, bref, c'est terriblement humain. Le narrateur est le fondateur de la revue et il s'exprime dans un langage parfois un peu singulier, voulant probablement montrer son érudition. Cela donne du charme à cette nouvelle assez plaisante.