La ville d'Istanbul, en Turquie, sert de décor aux innombrables histoires, petites et grandes, que vivent tous ses personnages. Dans cette famille stambouliote, plusieurs générations se croisent, s'aiment, se quittent, sur fond de guerre mondiale et de camp de concentration pour un des personnages.
D'une très belle écriture, ce roman se présente comme une suite de petits contes. Chaque chapitre, court ou beaucoup plus long, retrace l'histoire d'un personnage, ou de plusieurs. Petite ou grande histoire, c'est très détaillé, émaillé de très nombreuses questions que le narrateur, dont on ne connaitra pas le nom, se pose constamment.
Pour parfaire l'illusion chaque chapitre a un titre qui pourrait être le titre d'un conte : Les vestiges d'un mariage, Les pères, les filles et les chansons... , Le maître horloger qui venait d'Odessa, etc.
C'est truculent, foisonnant, riche, les longs paragraphes sans pratiquement aucun retour à la ligne accentuent encore cette impression de densité. De même, les rares dialogues sont noyés dans le texte, et sont d'ailleurs plus de longs monologues.
La chronologie n'est pas toujours respectée, les personnages sont très nombreux et on peut parfois se perdre entre tous et toutes. Il est également assez difficile de savoir qui est qui par rapport à qui, quel âge ont les personnages et plusieurs fois je me suis égarée entre tous ces Monsieur Jak, Madame Roza, Nesim, Olga, Berti et tant et tant d'autres.
Je n'ai hélas pas réussi à entrer dans l'histoire et n'ai pas été touchée par la magie des mots de Mario Levi. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour moi de lire ce majestueux et imposant roman.