Les Chroniques de l'Imaginaire

Les Vénérables (Les Gardiens de Ji - 4) - Grimbert, Pierre

Les héritiers du secret de Ji ne se déchargeront donc jamais du terrible fardeau qui pèse sur leurs épaules. Ils restent ébranlés par leurs dernières découvertes, et s'ils s'en sont à priori pas trop mal sortis physiquement, ils ont été marqué jusqu'au plus profond de leur âme par les épreuves qu'ils viennent de traverser. Le plus dur est probablement cette brume d'incertitude qui les cerne. Comptent-ils dans leurs rangs des réincarnations de divinités que leurs parents avaient cru faire disparaître à jamais ? Usul a-t-il vu juste dans ses prédictions ou la remontée brutale des souvenirs de ses vies antérieures a-t-elle fait définitivement perdre l'esprit au malheureux mortel qui accueil l'âme de l'un des plus anciens immortels ? La fin des temps semble proche. Tout ça à cause d'un simple grain de sable dans l'avènement de l'âge d'Ys...

Et voilà. S'en est terminé du Cycle de Ji. Depuis 1997 Pierre Grimbert nous tient en haleine avec les aventures des héritiers des anciens émissaires, détenteurs du secret de l'île de Ji. Les vénérables clôturent donc la quadrilogie de la troisième série. J'avoue donc une certaine fébrilité à la lecture de ce tome, puisque au fond, c'est sur ces deux cent soixante dix pages que repose toute la saveur et toute la magie qui pourra faire de ce cycle l'un des plus énormes monuments de la littérature fantasy.

Alors verdict... Eh bien, les personnages tout d'abord, on les connait c'est évident, certains même depuis quinze ans. On y est habitués, on est presque intimes... et pourtant Pierre Grimbert arrive encore à les préciser, à leur donner quelques nuances supplémentaires. Guédéric par exemple, dans son combat intérieur contre le démon est au moins au niveau d'un Cael dans la série précédente. Nol l'étrange que l'on a pu connaitre si hautain, si suffisant parfois en redevient cruellement humain, dramatiquement vulnérable.

Le monde connu est lui aussi rebattu et il paraissait difficile d'y ajouter quoique ce soit. Je dois dire toutefois que j'ai apprécié le clin d'oeil du retour dans les marais du lus'an.

Et enfin l'histoire, la fin, la der des ders... Eh bien je suis déçue. Oui, mais déçue que ce soit fini. Car cette fois enfin, il ne semble pas y avoir de retour possible et j'ai l'impression de dire au revoir à des amis. Dans la lignée des opus précédent, tout se dénoue en fin d'ouvrage, en fin de série...Et l'on a presque l'impression que tout va un peu trop vite. C'est qu'au fond on a partagé tant de combats et tant d'épreuves que cette bataille finale semble presque peu de choses. On aurait pu souhaiter quelque chose de plus "grandiose" de plus énormissime. Mais c'est parfois aussi dans la simplicité que réside l'efficacité. D'autant qu'intellectuellement, le dernier combat entre Saat et les héritiers constitue en quelque sorte le viol ultime.

Bref vous l'aurez compris, je plébiscite, je recommande et j'applaudis. Merci Monsieur Grimbert pour ces quinze ans de lecture.