C'est l'hiver. Un homme est assis sur les marches d'un temple, presque nu. Il ne sait pas ce qu'il fait là. Il ne sait pas qui il est. Un enfant passe près de lui et lui demande s'il a froid et faim. Il lui propose une miche de pain et de l'emmener chez lui. L'homme est grand et musclé et, sous les questions de l'enfant, a des images qui lui reviennent en mémoire, par flashs. Apparemment, il savait se battre. Il s'est fait agressé par plusieurs personnes, des anciens militaires, et c'est sans doute pour cela qu'il n'a plus rien sur lui. Même s'il a réussi à en blesser quelques-uns, ils étaient trop nombreux pour lui. Oui, ça doit être la raison de sa quasi nudité. Mais quelle est cette image de démon qui surgit au détour de sa mémoire ? L'enfant, Titos, arrive enfin chez lui et présente l'homme à sa mère, une bien belle femme. Elle ne souhaite pas que l'homme reste chez elle, mais devant l'insistance de son fils, elle accepte. Mais elle va devoir s'absenter puisqu'elle reçoit une visite. Une visite qu'elle souhaiterait éviter, mais elle n'a pas le choix. Et cette visite va précipiter le destin de notre homme qui va avoir de nouveaux flashs sur son ancienne vie.
Minas Taurus est une nouvelle série de Thomas Mosdi qui signe le scénario. Nous sommes en présence d'une personne qui a perdu la mémoire. Quand des flashs lui apparaissent concernant sa vie passée, il n'aime pas ce qu'il découvre sur lui-même. Il va donc tenter de faire en sorte de changer, mais peut-on vraiment changer sa nature profonde ? Ce seront les tomes suivants qui nous le diront. Après, durant le tome, on se rend compte que les anciennes capacités du personnage sont quand même bien utiles pour sauver les personnes rencontrées et qui sont en danger. Être une machine de guerre n'a pas que des inconvénients. Ce sont les deux tableaux avec lesquels Mosdi essayent de jongler. La narration est simple et nous n'avons pas de grandes scènes de bataille épiques malgré ce que la couverture aurait pu laisser entrevoir (c'est sans doute aussi une déformation suite au film 300). D'un autre côté cela nous permet de rentrer plus dans la vie, l'âme, de cet homme amnésique mais néanmoins tourmenté.
Au niveau du dessin, David Cerqueira possède un style qui ne me convient pas complètement. Une chose est très bien retranscrite : les émotions sur les visages. C'est très lisible de ce côté-là. Par contre, je trouve que les combats manquent de mouvements ; ils sont un peu trop figés dans les postures. De plus, le dessin manque parfois de détails. Les couleurs apportent parfois ces détails manquants mais cela ne suffit pas à remplir l'impression de vide des cases. C'est dommage parce que le trait de Cerqueira est loin d'être mauvais.
La lecture de Ordo Ab Chao n'est pas désagréable, mais il lui a manque quelque chose pour qu'elle soit agréable. Peut-être que le deuxième tome me fera changer d'avis. En tous cas, il promet de nous montrer un peu plus le véritable visage de Minas.