Les Chroniques de l'Imaginaire

Démineurs

Irak. L'équipe de déminage a été appelé pour contrôlé un paquetage suspect au milieu de la route. Alors que le robot utilisé a un raté, le responsable de l'équipe enfile une combinaison rembourrée pour s'approcher de ce qu'on suppose une bombe. Malheureusement pour lui, l'engin va exploser alors qu'il est beaucoup trop proche. Il mourra. Les deux hommes censés le protéger n'ont pas réussi et Eldridge s'en veut pour ça parce qu'il avait repéré l'homme qui a déclenché la bombe mais a trop hésité avant de lui tirer dessus.

Le sergent William James est donc envoyé pour reprendre le poste. C'est un vétéran de l'Afghanistan. Dès le début, il marque la rupture avec son prédécesseur. En effet, il ne veut jamais utiliser de robot, préférant s'approcher des engins explosifs avec la combinaison. Rapidement, Sanborn et Eldridge se rendent compte que c'est une tête brûlée qui ne semble pas avoir peur de mourir. Et cela va créer de lourdes tensions dans l'équipe, même si James va réussir à gagner le respect de ses camarades.

En 2009, Kathryn Bigelow créait la surprise avec son film Démineurs. Il sera récompensé de six Oscars en 2012 dont celui du meilleur film et celui du meilleur réalisateur. Est-ce que la contexte politique du pays et l'envie de voir les troupes rentrer est entré en ligne de compte pour ce vote ? C'est possible. Certes, le film est bon, mais je ne suis pas certain qu'il méritait toutes ces récompenses. Après, le sujet est novateur, jamais vraiment traité, la réalisation est bien faite, très dynamique, les acteurs sont bons. Oui, c'est vrai. Mais je pense aussi que le patriotisme exacerbé des étatsuniens a joué.

L'histoire tient en peu de choses : un groupe de trois hommes risque sa vie tous les jours pour mettre hors d'état de nuire des engins explosifs. C'est assez répétitif dans l'idée puisque ce ne sont que ces moments qui nous sont montrés, ou presque. Seulement, Kathryn Bigelow arrive à retranscrire une tension extrême à chaque scène. Du coup, même si le rythme est parfois lent, on est quand même en plein cœur de l'action. L'exemple le plus flagrant est cette scène où le groupe retrouve des membres d'une unité spéciale en plein désert et qu'ils se font tirer dessus. On reste sur des plans sur les acteurs pendant de longues minutes, sans qu'il ne se passe rien. Pourtant, c'est certainement le moment le plus chargé en adrénaline du film. C'est sûr que pour ça, Bigelow réussit quelque chose d'énorme.

Donc, oui, Démineurs est un bon film qu'il faut voir. Mais personnellement je ne le trouve pas suffisamment bon pour avoir reçu toutes ces distinctions. Que chacun se fasse sa propre opinion.