Le 8 août dernier sortait au cinéma un film dont le titre vous a peut-être fait frémir : Abraham Lincoln, chasseur de vampires...
Moui, certes, Abraham père spirituel de Buffy, ça sonne un peu tiré par les cheveux, non ? Surtout quand on voit la silhouette dégingandée et la barbe hirsute du célèbre président américain, c'est encore moins glamour. Et quand on sait que sa vie a été biographée maintes et maintes fois, on se demande même comment le scénariste pouvait espérer tirer quelques spectateurs voir son nanar.
Et pourtant, Seth Grahame-Smith, déjà auteur de plusieurs reprises controversées de romans célèbres, a relevé le défi et réinventé la vie d'Abraham Lincoln en exhumant de prétendus carnets intimes, que le patriarche aurait écrits durant sa vie, décrivant sa découverte des vampires et sa lutte, jusqu'à son assassinat contre eux.
Contre eux, mais pour eux, aussi, car ces carnets narrent également l'alliance inattendue entre Abraham et l'un de ces monstres, lui aussi déterminé à endiguer l'épidémie que représentait son espèce, émigrée de l'Ancien Continent et fermement décidée à conquérir cet espace vierge de lois et empli d'humains à égorger.
Abraham, c'est donc ce fils de paysan qui a vu sa mère mourir des suites d'une attaque de vampires sans que son père n'ose réagir, c'est ce jeune homme qui a vu sa fiancée dépérir et expirer pour les mêmes raisons, puis ses fils succomber eux aussi alors que son épouse sombrait dans la folie. Abraham, c'est cet homme, autodidacte et déterminé, qui s'est élevé à la gloire grâce à son intelligence et son charisme, son talent d'orateur, et sa conviction qu'il fallait quelqu'un pour se dresser contre la menace vampirique, que ce soit par les armes ou par les mots.
Même s'il s'agit là d'une fiction peut-être iconoclaste, Seth Grahame-Smith nous offre néanmoins un hommage à l'un des plus grands hommes des USA.