Les Chroniques de l'Imaginaire

Odin (Odin - 2) - Jarry, Nicolas & Seure-Le Bihan, Erwan

Les siècles ont passé encore et encore, et le Ragnarok est désormais imminent. Pour Odin, cette apocalypse prophétisée qui doit détruire les neuf mondes est finalement une délivrance. Torturé par ses souvenirs, par la mort de son fils bien-aimé, par le caractère inéluctable de ce qui doit arriver, le roi des Dieux - qui s'accroche malgré tout à la vie de toutes ses forces - vit un cauchemar continuel. Car après toutes ces années le coeur de Loki est toujours empli de haine et de colère, et le dieu prisonnier ne sera satisfait que quand toutes choses vivantes seront détruites !

Ce deuxième tome du diptyque consacré à la fin des temps prophétisée par les légendes nordiques nous fait découvrir (ou redécouvrir) la suite des sombres événements du tome précédent. Sombre, cette partie de l'histoire l'est encore plus : le mal se réveille partout, les combats sont incessants, la guerre ne va oublier personne... Au contraire du premier volume, il n'y a donc pas de moment plus doux, c'est dur et violent tout du long. Le sang, le feu, l'obscurité, ce sont donc les tons noirs et rouges qui prédominent, baignant le récit d'une atmosphère lourde et désespérée. D'ailleurs, nombre de planches sont imprimées sur fond noir.

Odin perd un peu ici son caractère de personnage principal. De longs passages ne nous sont pas narrés de sa bouche, permettant au récit d'appréhender tous les éléments de l'histoire. Ce sont les Nornes, ces inlassables fileuses du destin, qui prennent alors le relais et nous content ce qu'elles avaient su advenir dès le début des temps. Au fil des pages, leurs tapisseries nous rappellent que même les dieux sont soumis au destin.

Ce deuxième tome, plus brutal que le précédent, m'a légèrement moins plu. J'ai cependant pris énormément de plaisir à découvrir les détails de cette histoire, portée par des dessins absolument superbes. Loki, avec sa peau sombre, ses tatouages écarlates et ses cheveux de feu, vaut le détour à lui seul ! Mon seul regret concerne les têtes de chapitres enluminées : j'aurais bien aimé avoir la traduction des textes qui y figurent.

Une splendide conclusion pour cette BD, qui ne pourra que plaire à ceux que le premier tome avait alléchés.