Ce livre est le récit des aventures du jeune Herman Melville, à lépoque où il était matelot. Le présent ouvrage couvre lannée 1842. Le texte nest pas écrit à la première personne du singulier, mais il est est raconté par un narrateur.
Le livre commence aux Îles Marquises où le héros, qui a déserté un baleinier américain, sembarque sur la Petite Julie, un baleinier australien commandé par le capitaine Guy. Ce dernier na rien dun marin ; il dirige le navire pour le compte de son oncle, mais en fait il ne dirige rien du tout. Il est rapidement malade et ne quitte guère sa cabine, sans compter quil ne connaît rien à la navigation. Cest le second qui dirige effectivement le bâtiment car il est le seul homme à bord qui sache faire le point et il reste muet sur la destination finale. Il promet aux marins une magnifique campagne de pêche à la baleine où chacun va senrichir. Léquipage est composé de nombreux malades, la nourriture est infecte et les hommes ne sont pas très portés sur le travail, mais le second entretient le moral des troupes en faisant circuler lalcool en abondance. Le voyage se passe donc dans lanarchie et linsouciance. Le narrateur se lie avec le médecin du bord surnommé le docteur Long Spectre en raison de sa grande taille.
Le capitaine, trop malade, est débarqué à Tahiti, mais les ordres sont de partir chasser la baleine et de le reprendre au passage trois mois plus tard. Les marins ont linterdiction de descendre à terre, ce qui provoque une mutinerie. Le docteur et le narrateur y participent, ce qui leur vaut dêtre arrêtés avec les autres mutins.
La deuxième partie du livre raconte leur détention (plutôt sympathique) à Tahiti et leur errance dans quelques îles voisines.
Ce programme paraît bien sûr enchanteur, mais ce livre est une déception pour moi. Il est très long à lire car Melville se veut un observateur scrupuleux et noie littéralement son lecteur sous les détails et les descriptions sans fin. A tel point quon perd le fil du récit et que lintérêt sen trouve nettement diminué. Ce livre a certes été écrit à une époque où le public ne connaissait pas les pays lointains par la télévision comme nous et le souci du détail de Melville peut sexpliquer par une volonté didactique, mais le lecteur croule sous cette foule de détails et de précisions, ce qui, me concernant, a généré lennui.
Je ne connaissais pas du tout lhistoire polynésienne du dix-neuvième siècle et ce récit historico-ethnologique a largement comblé cette lacune. Jai aussi été surprise de voir à quel point cette époque traite encore les indigènes de sauvages. Melville constate toutefois que les missionnaires ont détruit la culture locale sans rien y mettre à la place, mais il considère que les habitants sont irrécupérables du fait de leur paresse légendaire. Il est persuadé du bon droit des Européens de coloniser ces pays sauvages et surtout de la supériorité des Américains sur tous les autres peuples.