Chien du Heaume part avec Bréhyr, un peu parce que celle-ci lui a dit connaître le village où vivait sa mère, à qui elle pourra enfin demander son nom, beaucoup pour l'accompagner, repartir sur les routes. Et Chien dans ce voyage apprendra en effet son nom et, après son père, laissera sa mère derrière elle. Elle pourra ensuite faire des rencontres, parler, et être entendue. Quant à Bréhyr, elle rejoindra enfin le dernier homme qu'elle voulait tuer.
Plus méditatif que le précédent opus, inscrit dans un contexte spatio-temporel plus précis, quoique vaste, ce roman n'a guère de commun avec le précédent que le style et le personnage central. Ce n'est certes pas rien, mais que l'on ne s'attende pas à une suite dans le droit fil de Chien du Heaume. Jean-Philippe Jaworski, dans sa savante et passionnante postface, détaille d'ailleurs ce point, et je ne m'y attarderai pas ici. On la lira aussi pour ses propos sur le temps mythique et le temps historique, et sur le type du héros plus ou moins divin.
La confrontation des personnages de Bréhyr et de Chien met en relief la façon dont une quête peut peser dans une vie, et dont il est possible de vivre, ou non, une fois l'objectif atteint. Il en est d'ailleurs de même, en creux, pourrait-on dire, du vide que crée l'absence d'une croyance essentielle, et je pense ici au personnage de Saint Roses.
En somme ce second roman confirme les qualités de son auteure, et on attend avec impatience la parution de son oeuvre suivante.
