Nous sommes en Novembre 1886, dans les Carpates. Une troupe de cavaliers transportant une caisse de bois est en train de fuir. La caisse contient un être immortel, en la personne du vampire Dracula, qui est encore endormi, le temps que le jour se couche... Les cavaliers sont vite rattrapés par des hommes armés, parmi lesquels on retrouve Abraham Van Helsing. Ce dernier parvient à tuer le conte, sans que ce dernier ne lui fasse une révélation apparemment choquante avant de mourir.
Deux ans plus tard, Van Helsing est un notable bien connu de la société londonienne. L'homme est pourtant bien diminué, vivant cloîtré avec son domestique dans une riche demeure victorienne, se gavant de droques régulièrement. Un policier de Scotland Yard, l'inspecteur Frederick Abberline, est pourtant sur le point de remettre de l'action dans la vie de Van Helsing. Depuis quelques temps déjà, l'East End est terrorisé par des meurtres sanglants de prostituées. L'enquête piétine, et la police vient demander à Van Helsing de bien vouloir s'y pencher. Peut-être qu'un homme aussi perspicace aura de nouvelles idées ?
Il faut dire que les moyens mis par Scotland Yard dans cette enquête ne sont pas à la hauteur des véritables boucheries quasi quotidiennes désormais. Les meurtres arrivent dans l'East End, et dans le quartier de Whitechapel, endroits glauques investis d'une population de miséreux et de prostituées... Mais les meurtres commencent aussi maintenant à atteindre les beaux quartiers, et les journalistes s'en mêlent de plus en plus. Ils sont particulièrement stupéfaits de voir que Van Helsing, le célèbre chasseur de vampires, se joint maintenant à la police londonienne pour traquer celui qui signe ses lettres Jack l'éventreur...
La collection 1800 des productions Soleil s'enrichit là d'une nouvelle série. Le principe est de mêler des mondes différents : Sherlock Holmes et des vampires, Mister Hyde et Frankenstein... Ici, c'est de Van Helsing dont il est question. Le personnage est d'emblée attachant et imposant, plein de charisme, et fait un héros idéal, d'autant qu'il est également habité d'une faiblesse : la drogue...
Jacques Lamontagne, au scénario, parvient ainsi à insuffler de l'intérêt dans ce personnage principal, qu'on verra bien loin des vampires, ses ennemis habituels, dans la quasi totalité de ce tome. Il faut bien reconnaître qu'il est plaisant de suivre les interrogatoires de témoins, ainsi que les recueils d'indices sur les scènes de crimes. Ces dernières ont par contre la fâcheuse tendance d'être plus racontées que montrées : rien de particulièrement gore à montrer donc aux fans du genre.
Côté dessins, c'est Sinisa Radovic qui nous propose des dessins détaillés et précis. Les architectures victoriennes sont particulièrement bien réussies, et on sent que l'auteur a passé du temps à se documenter. Les expressions des personnages sont également bien travaillées, et parviennent à convaincre le lecteur.
En définitive, un premier tome maîtrisé sur la forme, même s'il ne jouit pas d'une originalité à toute épreuve : pour les fans de la collection 1800 !
