Nous sommes à Moscou en 1948. C'est là que vit Nina Volkovitch, dans un petit appartement, avec sa maman. Son père est parti quand elle n'était qu'une enfant. D'ailleurs, malgré ses quinze ans, Nina est toute petite. Elle a arrêté de grandir en 1941, alors que Moscou était soumise aux bombardements allemands. Et aujourdhui, tout son univers bascule. Des hommes viennent arrêter sa mère, directrice du musée d'art. Ils l'accusent de propagande antisoviétique pour avoir refusé de calomnier des artistes occidentaux. Nina, elle, va être placée dans un orphelinat d'état où on se chargera de la remettre dans le droit chemin, de faire d'elle une parfaite camarade du Parti. Hébergée par Madame Petrova, leur voisine, en attendant son placement, cette dernière l'informe qu'elle va devoir tout mettre en uvre pour s'évader. Il est primordial pour Nina de se rendre chez sa grand-mère. Elle ne peut en révéler la raison puisqu'elle ne la connait pas elle-même mais sa mère semblait y tenir plus que tout. Pourquoi tant de secrets ? Quel mystère entoure sa famille ? Comment va-t-elle réussir à quitter l'orphelinat ? C'est le début pour Nina d'une grande aventure.
Encore une fois, ne lisez pas la quatrième de couverture sauf si vous voulez découvrir quasiment toute l'intrigue. Bien sûr qu'il est indispensable de donner envie de lire l'ouvrage mais priver le lecteur du plaisir de la découverte, surtout quand lauteur fait tout pour préserver le suspense, c'est dommage.
La lignée est le premier tome dune trilogie fantastique qui a pour décors la dictature soviétique stalinienne. Je commencerais par souligner la beauté du livre en tant qu'objet : tranche qui semble dorée à l'or, illustration qui mélange la russie traditionnelle et l'URSS, il est particulièrement réussi.
Carole Trébor, historienne, nous invite à suivre les pas de Nina, une adolescente au corps d'enfant, fille de deux opposants au régime. Le jeune lecteur découvrira la vie sous le régime communiste entre propagande, censure, arrestations arbitraires, rééducation et goulags. Mais attention, nous ne sommes pas dans un roman historique puisqu'au fil des pages, on comprend que les parents de Nina avaient un secret qui relève du fantastique, au-delà de leur simple dissidence. L'auteur manie avec justesse réalité historique et imaginaire pour nous offrir un roman prenant et original. Comme nous sommes dans un tome dintroduction, les révélations se font crescendo, le récit basculant doucement dans le fantastique, même si je pourrais reprocher un démarrage un peu lent et une fin trop rapide. A noter la présence d'un glossaire en fin d'ouvrage qui permet d'expliquer certains termes. A présent, je rêve de découvrir la suite des péripéties de Nina, dont la sortie est annoncée pour janvier 2013.
