Tokyo, 11 janvier 2038. Une grande lumière est apparue dans le ciel. Cela a provoqué chez plus d'un million d'habitants du centre de la ville une amnésie totale. Les gens ne se souviennent plus de rien, hormis le langage. Ils se sont retrouvés au milieu des rues sans savoir quoi faire, ni pourquoi ils étaient là. Très rapidement, l'armée a débarqué pour s'occuper de tout le monde. Pensant peut-être à une attaque terroriste et donc à une bactérie ou un virus, les autorités ont mis tout le monde en quarantaine.
Geofront, c'est comme ça que s'appelle la ville sous la ville qui avait été construite dans le cadre du développement urbain. Et c'est là que les Kid'z, les victimes du 11 janvier, sont isolées. C'est une véritable ville, avec ses commerces, ses institutions et ses écoles. On ne peut pas vraiment parler de ghetto, surtout que des "normaux" y vivent aussi. Mais certains Kid'z commencent à se rebeller. Ils aimeraient avoir le choix de l'endroit où il pourrait vivre.
Noa Ikurumi est un Kid'z. Il va à l'école tout en devant s'occuper des deux enfants qu'on lui a confié après la catastrophe. Très intelligent, il adore tourner en ridicule ses professeurs, surtout monsieur Shimokusa. Et particulièrement quand celui-ci s'en prend à ses amis ou met la main aux fesses de Koume. En rentrant chez lui, Noa va voir le corps d'une personne à terre, avec des marques de sang sur le mur à côté. Alors qu'il s'approche pour voir s'il peut lui porter secours, la police arrive sur les lieux. Et voilà Noa pris en otage par le blessé, finalement pas si blessé que ça. À partir de ce moment, la vie de Noa va radicalement changer. Mais n'était-ce pas ce qu'il attendait secrètement ?
Un évènement qui plonge beaucoup de monde dans un état "anormal", le pitch n'est pas nouveau. Et pourtant, bien tourné, l'histoire peut devenir très intéressante. C'est ce qu'il se passe avec ce premier tome d'Amnesia, série qui n'en comptera que trois. Nous découvrons Noa Ikurumi, un jeune homme sûr de lui mais qui aimerait retrouver la mémoire et donc sa vie d'avant. Enfin, disons qu'il est curieux de savoir ce qu'était sa vie. Parce que, n'ayant aucune indication de qui il était vraiment, sa vie ne valait peut-être pas le coup. Rapidement, on va se rendre compte que Noa n'est pas forcément le garçon gentil que l'on connait ; il a un côté caché qui, dans sa société, le ferait passer pour quelqu'un de dangereux. Pourtant, pour sauver sa fratrie d'adoption, il fera beaucoup de choses. Il y a aussi un peu d'action dans Amnesia, avec quelques combats et des explosions. Mais ce premier tome, malgré une longueur de série minime, pose plus les bases qu'il ne cherche à nous secouer dans l'action.
Les dessins sont plutôt de bonne facture. Les personnages sont bien dessinés et les décors, même s'ils ne sont pas super détaillés, sont suffisamment nombreux pour que les pages ne semblent pas vides. L'action est lisible et les personnages distincts. Bref, Yoichiro Ono fait un travail tout à fait convenable et agréable.
Au final, ce premier tome d'Amnesia annonce une série courte mais intense qui a encore quelques secrets à nous révéler. Heureusement que le deuxième tome est sorti en même temps que le premier, nous n'aurons ainsi pas à attendre.
