Pier Walberg est un artiste connu et renommé. Par sa présence et son charisme il a su donner ses lettres de noblesse à la musique classique auprès d'un public qui ne la connaissais pas. Mais ce soir-là, c'est en tant qu'ex-mari qu'il se présente à l'appartement de Célia. Elle le connait plutôt sous le prénom de Pierre. Elle était déjà avec lui avant qu'il ne change et ne devienne la vedette qu'il est aujourd'hui. Alors qu'elle vient de sortir un poulet du four, Pierre s'approche d'elle par derrière et l'étrangle avec une écharpe. Il veut changer de vie, tout reprendre une nouvelle fois à zéro. Et pour cela, il doit faire le vide. Célia est une des personnes qui se souvenaient de qui il était avant que la chance ne vienne frapper à sa porte. D'ailleurs, après une fouille en règle, il va trouver un carnet dans lequel elle fait part de ses interrogations quant à son mari et à ce qui lui est arrivé.
Parce qu'avant de devenir un artiste multimilliardaire, Pierre n'était qu'un petit prof dans un établissement tout ce qu'il y a de plus commun. Et une chose s'est produite qui a bouleversé sa vie pour toujours. Aujourd'hui, il s'est lassé de cette vie sur scène, devant les projecteurs, et veut retrouver un peu de quiétude. C'est donc plein de bonnes résolutions qu'il retourne à son château. Apparemment, un intrus s'est introduit dans le parc et ses hommes sont à sa recherche. Mais c'est dans son bureau que Pierre va le trouver. Il s'agit de Philippe Baron, le champion olympique, un ancien ami de Pierre. Du temps où il était lui aussi un prof sans histoire. Aujourd'hui, il a des gens aux fesses. Des gens qui voudraient en savoir plus sur ses capacités extraordinaires. Il y a donc des chances qu'ils veuillent la même chose concernant celles de Pierre.
Les choses vont se précipiter quand un nouvel intrus va être abattu par Mario, un homme de Pierre. Une course-poursuite va s'engager. Une course au bout de laquelle il n'y a pas moins que la vie.
Du temps de la collection Haute Tension d'Albin Michel, quand il faisait encore de la bande dessinée, je n'avais pu lire que les deux derniers tomes de La maison Dieu. Mais j'en avais gardé un bon souvenir. Cette intégrale était donc l'occasion rêvée de découvrir le début de l'histoire et de la lire d'une traite, ce qui est quand même la meilleure des choses pour se plonger pleinement dedans. Et je n'ai pas été déçu.
On découvre donc un homme, Pierre, ou Pier, Walberg. Dès les premières pages, tout est fait pour qu'il nous soit antipathique. Forcément, quand il entre chez son ex pour la tuer, ça ne donne pas envie de savoir le pourquoi du comment. D'ailleurs, les raisons de ce geste ne se justifient pas pour autant par la suite. Mais, on va apprendre à connaitre Pierre, à le suivre pendant sa cavale. Et le côté antipathique va disparaitre pour en faire un héros aux côtés duquel on se trouve face aux hordes de barbouzes arrivant de tous côtés.
Tout au long des cinq tomes de l'histoire, Rodolphe arrive à maintenir la tension et le suspenses intacts. Parfois, on a l'impression qu'il se répète un peu, mais cela ne nuit pas à l'équilibre général de la série. Je dois avouer que la fin m'a laissé perplexe ainsi que les explications de ce qu'il s'est passé à la maison Dieu. Mais cela reste une explication comme une autre.
Le dessin de Nathalie Berr est par contre envoutant. Classique, réaliste au possible, il est de très bonne qualité. On sent même un bond très net entre le premier tome et les autres, un bond relevé par des couleurs qui prennent tout leur ampleur par la suite alors qu'elles étaient un peu ternes dans La symphonie maléfique.
La maison Dieu est une série qui nous fait aussi nous poser des questions sur le fait qu'on n'est jamais satisfait de ce que l'on a et qu'on en voudrait toujours plus. Alors que, bien souvent, ce qu'on a est déjà un diamant, qu'on ne sait pas regarder ou polir. Il faut donc peut-être simplement profiter de ce qui nous est accessible, sans tout le temps rêver aux étoiles. Surtout qu'en avoir toujours plus ne rend pas forcément heureux. La preuve en est de nos héros, que je vous laisse maintenant découvrir.
