À Netzahualcoyotl, un bidonville de Mexico, un jeune gamin trouve, en farfouillant dans les ordures, un cadavre humain. Il s'agit en fait du corps d'une femme, sans tête.
Trois mois plus tard, Pablo Tikal, un détective privé, pénètre illégalement dans le bureau du docteur Sebastian pour son enquête. Après avoir photographié le diplôme accroché au mur, il repart. Là, il se fait aborder par une belle femme qui lui montre une carte d'Interpol. Elle s'appelle Clare Burnell et voudrait discuter avec lui de son affaire en cours : l'affaire Duque. La femme de Duque fait partie de celles qu'on a retrouvé sans tête et il a engagé Tikal pour faire la lumière sur cette affaire. Pendant que Burnell expose les faits à Tikal lui ne fait que regarder les seins, les lèvres et les jambes de l'agent.
Tikal, sous sa nonchalance et son cynisme cache tout de même un enquêteur compétent qui ne lâche pas le morceau une fois qu'il l'a entre les dents. Même si cette affaire n'est pas de tout repos, surtout qu'il lui fait aller dans des endroits plus dangereux les uns que les autres où les narcotrafiquants font la loi, il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. L'agent Burnell semble elle aussi bien décidé à ne pas laisser la corruption de la police faire en sorte que le meurtrier s'en sorte. Tous les deux vont-ils par contre réussir à faire équipe pour mettre leurs compétences en commun ? C'est une bonne question.
La Muerte est le premier tome d'une nouvelle série de récits indépendants s'inspirant de faits réelles et mettant à chaque fois en scène un agent d'Interpol. Philippe Thirault nous livre une histoire sordide de meurtres violents qui se passe dans l'ambiance sauvage de Mexico. La ville n'est pas décrite sous ses meilleurs atours et on n'a pas envie d'aller y passer quelques jours, après cette lecture.
Le personne principal, Pablo Tikal, est un type vraiment cynique et blasé. Cela ne l'empêche pas de faire correctement son boulot, mais il ne faut pas lui en demander plus. En grattant un peu, on va quand même trouver un type finalement pas si antipathique. L'agent Burnell l'a bien compris et ne s'en laisse pas conter. À eux deux, ils vont former un duo efficace.
Le dessin est assuré par Lionel Marty. Son trait est très particulier, très encré. On a parfois l'impression d'approximation dans son dessin, mais je pense que ce sont des effets totalement voulus. Cela donne une ambiance encore plus oppressante, qui colle très bien au Mexico qu'on veut nous présenter. Le danger est omniprésent et on se demande sur qui on va tomber, à chaque coin de case. Par contre, c'est un trait qui pourra ne pas plaire à tout le monde. La couverture résume parfaitement l'ambiance sordide dans laquelle le tome nous plonge.
Sans révolutionner le genre policier dans la bande dessinée, ce premier tome d'Agence Interpol peut quand même tirer son épingle du jeu.