Il sagit dun recueil de treize nouvelles qui appartient au cycle de Santa Maria, cette ville imaginaire crée par Onetti et dans laquelle il a situé nombre de ses romans ou nouvelles. Il ne précise pas dans quel pays elle se situe, il parle dautres villes dAmérique du Sud, mais concernant Santa Maria, les indications géographiques restent vagues, elle est au bord de la mer, il y a un fleuve, des montagnes autour, cest une ville qui représente toutes les grandes villes dAmérique du Sud. La ville est plus quun lieu, cest le personnage principal du livre.
Les héros de ces nouvelles sont des êtres plutôt paumés, dont une partie travaille au journal local, le Libéral. Ils sont alcooliques et désabusés, le ton de ces nouvelles est plutôt cynique et cest le récit déchecs divers. Les héros sont des naufragés perdus dans la grande ville, ils nattendent plus grand chose de la vie, même si parfois ils ne savouent pas vaincu et se battent pour sauver leur rêve. Les récits sont souvent partiels et le lecteur est libre de les compléter à sa guise car Onetti ne nous fait voir que des fragments de la vie des habitants de Santa Maria. Son monde est onirique, même si ses héros vivent plutôt une sorte de cauchemar. Son univers est en tout cas extrêmement étrange et déroutant.
Ainsi nous croiserons une courtisane sur le déclin qui attire un jeune homme dans ses filets, un ancien champion de lutte à qui son manager ne fait plus confiance, mais qui remportera son défi, un mari trompé, un couple qui voulait peut être semparer dun héritage ou peut être pas ou encore une immigrée danoise qui a le mal du pays, ainsi que plusieurs autres personnages à la vie triste et naufragée.
Le sang ne coule pas, il ny a ni assassin ni monstre assoiffé de sang, on est à des années-lumières de lunivers de Stephen King ou autre maître de lépouvante, et pourtant jai eu limpression de lire un livre dhorreur, mais dune horreur banale et quotidienne, celle que vivent les personnes sans espoir et aux rêves brisés.