Les Chroniques de l'Imaginaire

Les illuminés et les obscurs (Havre - 3) - Bauthian, Isabelle & Ott, Anne-Catherine

Un dissident de l'expédition menée par le Nécromancien et la Magicienne a rencontré le Pistolero et lui raconte un épisode qui lui a fait quitter la groupe. Alors qu'ils s'étaient retrouvés acculés dans une grande bâtisse, la Sorcière a utilisé les sentiments de peur et de colère pour exacerber les sentiments déjà présents dans la bataille. Elle a envoyé la peur sur ses adversaires et la colère sur ses compagnons. Au final, les membres de son expédition se sont révélé être des machines à tuer. C'en était trop pour l'homme, qui a fui le groupe.

Ce groupe aux membres éclectiques qui a bien du mal à trouver la force d'avancer ensemble. Parce qu'ils suivent le chemin d'une étoile qui fait partie d'une religion à laquelle une bonne partie d'entre eux n'adhère pas. Et ceux qui croient dans le Solaire ne sont pas suffisamment modérés pour que les autres aient envie de se pencher sur leurs croyances. Alors qu'il voit au loin de la fumée, qui lui ferait pourtant dévier de sa route, le groupe va découvrir une colonie de rescapés vivants constamment dans la peur et le noir. Mais ce n'est qu'une nouvelle étape avant la destination à laquelle ils espèrent trouver bon nombre de réponses à leurs questions sur le cataclysme : Carisse, la capitale.

Havre s'achève avec ce troisième tome, Les illuminés et les obscurs, et c'est bien dommage. Isabelle Bauthian maniait parfaitement son scénario pour nous emmener d'une manière toute féminine dans un monde post apocalyptique qui n'avait rien à voir avec ce qu'on a l'habitude de découvrir dans ce genre d'univers. Et elle ne s'est pas privée de le faire ici aussi pour clore son histoire en n'oubliant pas de fermer les portes derrière elle. Les intrigues auront leurs réponses. On aurait parfois préféré un peu plus de pages encore pour en avoir un peu plus, rentrer plus dans les détails, mais ce survol correspond finalement bien à l'ambiance générale de la série.

De son côté, Anne-Catherine Ott nous nourrit avec son trait toujours fin et sans fioritures. Les décors et les personnages sont tous bien mis en scène et on n'a rien à déplorer. Les sentiments et les expressions faciales sont aussi bien rendus. Heureusement parce qu'ils forment une grande part de l'intérêt.

Ce duo féminin nous aura gratifié d'une fort belle série, riche en émotions et en messages. Il aura su prendre un style que l'on pensait connaitre et impossible à renouveler pour en faire quelque chose de passionnant et de très personnel. Bravo.