Les Chroniques de l'Imaginaire

Jours de deuil (Le Pouvoir des Innocents (Cycle 3 : Les Enfants de Jessica) - 2) - Brunschwig, Luc & Hirn, Laurent

Nous sommes juste après le discours de Jessica Ruppert. Ce dernier n'a pas eu l'effet escompté : nombre de membres du Congrés ont boudé Jessica en refusant de la saluer, et à présent, l'heure est au bilan. Evidemment, la sénatrice reste soutenue par Lou Mac Arthur, le président américain. Jessica Ruppert ignore que ce dernier a subi d'immenses pressions de la part des banques chinoises, japonaises et européennes, à qui les Etats-Unis doivent une fortune colossale de 1057 milliards de dollars, à cause de la politique du républicain Wyatt Whitaker, afin que son pays puisse faire la guerre contre le terrorisme...

Alors, les classes populaires de tout le pays sont effondrées. Les simples gens sont très déçus, eux qui voyaient en Jessica Ruppert une femme politique qui était proche de leurs préoccupations. Pire, les sauvageries perpétrées par les Logan's ont repris de plus belle, et sont parfaitement illustrées par le cas de Colin Strongstone, un jeune black qui a envoyé quatre pitbulls affamés dans un immeuble Ruppert, à New-York.

Strongstone est tout de même condamné à cinq années de prison à Riker's Island, là où se trouve également Joshua Logan, l'instigateur de l'organisation anti Ruppert. Mais cela rend Logan fou de rage : il ne supporte pas que l'on tue des étrangers, le plus souvent musulmans, en son nom. Une seule personne a encore la possibilité de l'innocenter aux yeux des médias et de la foule : Amy, la petite fille de Jessica Ruppert, ou plutôt une pauvre enfant adoptée à l'époque par Jessica...

Après le choc du premier tome de Les enfants de Jessica, sorti avec le premier tome de Car l'enfer est ici, on peut tout de suite rassurer : ce second tome reste tout aussi bon que le précédent, et reste la digne suite des cinq tomes de la série Le pouvoir des innocents, parue aux éditions Delcourt.

Graphiquement, le dessin de Hirn est toujours aussi spectaculaire : les couleurs sont superbes, les scènes sont d'une grande crédibilité, avec des personnages rendus charismatiques, et des expressions savamment travaillées, qui font mouche à chacune des cases. Les jeux de lumière et les angles de vue sont également à chaque fois très bien trouvés, rendant là des planches qui s'adaptent parfaitement au scénario de Luc Brunschwig.

Le scénario : parlons-en... Une nouvelle fois, cela est très fin, et très proche de notre réalité : on imagine le président américain Obama découvrir le trou abyssal laissé par les deux mandats de Bush fils après les incessantes guerres en Irak et en Afghanistan. Brunschwig se sert totalement de cela pour nous dépeindre une Amérique en train de souffrir.

De quoi être réellement effrayé, d'autant que cet état des lieux est réaliste, et n'est certainement pas si éloigné que cela de la réalité. Et là est la vraie force de la série : c'est de la fiction, certes, mais cela pourrait vraiment se passer : de quoi choquer et provoquer les questions. En tout cas, chapeau bas messieurs pour ce second tome : Les enfants de Jessica, comme Car l'enfer est ici et Le pouvoir des innocents, est une série à posséder absolument !