Les Chroniques de l'Imaginaire

Sept pistoleros (Sept - 14) - Ayala, Bastien & Chauvel, David & Sarchione, Antonio

William Henry Wilton est un homme déjà bien âgé, qui est sur le point de mourir. Avant que cela n'arrive, justement, il est en train de faire le point sur sa vie, et sur ce qu'il a traversé jusqu'à ces derniers instants. On peut dire que Wilton est quasiment en paix avec lui même et le monde à présent, si ce n'est une dernière affaire qui le ronge encore, et qu'il n'aura jamais réussi à régler avec lui-même...

Le jeune Wilton est un homme plein d'éducation et de bonnes idées, qui a vécu durant la fin des aventures des cowboys et des indiens. A l'époque, Wilton a les oreilles des hommes les plus influents, notamment impliqués dans le développement industriel du Texas. L'idée de ces hommes est de conquérir notamment cet état : il leur sera favorable que les dernières fripouilles du Texas passent définitivement l'arme à gauche, afin que la tranquillité s'installe durablement.

Pour cela, Wilton a une idée prometteuse : il sait que sept anciens héros de la gâchette vivent actuellement reclus dans un fort imprenable. Wilton a l'idée de mettre chacune de ces sept têtes à prix, à un million de dollars la tête ! Ainsi, les plus grands vauriens de tous les états environnants, attirés par l'appât du gain, viendront se mesurer et mourir à ces sept vieilles légendes de western...

Et c'est bien évidemment dans les vieux films spaghetti qu'on trouve les meilleures tronches pour ce genre d'histoires ! Ce dernier tome de la seconde saison de Sept nous amène au far west, ou plutôt sur la fin de cette glorieuse époque pour le cinéma américain. Il se dit souvent que le genre vit encore de belles lettres de noblesse non plus au cinéma, et dans le neuvième art (On a tué Wild Bill, Western, Chiens de prairie...).

Autant le dire tout de suite, ce tome de Sept est très bon. Il parvient justement à tirer son épingle du jeu, avec des personnages tous différents, parfaitement charismatiques, qui ne donnent pas l'impression d'être trop nombreux : sept est le chiffre juste ici, et cela se ressent dans la lecture. Bastien Ayala et David Chauvel évitent de présenter les sept mercenaires en question d'un coup, ce qui est toujours difficile à appréhender pour le lecteur.

Ici, les choses se passent en douceur, au fur et à mesure, et on se surprendra à s'attacher sérieusement à des personnages comme Le vétéran, Cercueil, ou encore Le magicien... Tous ont cette gueule empruntée dans l'un ou l'autre des vieux westerns : mention spéciale pour ce personnage recouvert d'un poncho, ressemblant comme deux gouttes d'eau à ce terrible Clint Eastwood...

Côté graphique, le travail réalisé par Antonio Sarchione est énorme. C'est beau, détaillé, avec des cadrages intelligents, du mouvement, des couleurs et des expressions sonnant parfaitement juste. Ce dernier tome de la série est un des meilleurs de cette saison (même si je garde une préférence pour Sept survivants, qui avait ouvert le bal de cette deuxième saison). Un véritable hommage aux westerns qu'on a tous pu voir, il y a plus ou moins longtemps !