Deux amoureux sont dans la nature, et ont des activités... disons... peu catholiques. Ils sont brusquement dérangés par un énorme bruit de détonation, et découvrent peu de temps après le cadavre d'un homme, mort sur le coup, d'une balle de gros calibre en pleine tête. Les jeunes gens appellent bien évidemment la police locale, et rapidement, les lieux sont investis par les forces de l'ordre. L'enquête est en cours, jusqu'au domicile de la victime...
Nous sommes un an auparavant : Guérin, la future victime, rentre chez elle après une journée de travail. Nous sommes à Paris, et une chose exceptionnelle s'est produite ce soir là : une panne d'électricité vient de plonger le quartier dans l'obscurité, et Guérin est laissé à la porte de son immeuble, son digicode refusant catégoriquement de fonctionner sans électricité. Alors, Guérin se rend au café du coin, puis à l'hôtel le plus proche de son domicile.
C'est là qu'il rencontre une énigmatique femme qui souffre du même mal que lui : ces personnes sont hypersensibles, et elles ne supportent pas les ondes émises par les appareils électriques et les lignes à haute tension. Autant dire que Guérin est en souffrance dans une ville comme Paris, et qu'il est enfin en pleine possession de ses moyens en ce soir de coupure électrique !
Le couple ainsi formé discute toute la soirée, et une bonne partie de la nuit. Leur complicité est telle que la femme lui avoue avoir été violée par un homme, il y a trois ans. De son côté, Guérin a été victime d'un promoteur immobilier malhonnête, qui lui a pris l'ensemble des économies qui auraient pourtant permis à l'homme sensible de vivre en zone blanche, un trou paumé quelque part en France, encore non couverte par les opérateurs téléphoniques. Un véritable paradis pour quelqu'un comme Guérin... Alors, Guérin et cette femme ont une idée démoniaque : et si chacun d'entre eux se débrouillait pour liquider l'ennemi juré de l'autre ?
Les éditions Futuropolis sortent là un nouveau one-shot de Jean-C. Denis, ce qui constitue toujours un petit évènement dans le petit monde littéraire de la bande dessinée. Nous sommes là dans un polar, assurément, à suivre le meurtre d'un homme étrange et attachant, un an avant son décès. Evidemment, les flashbacks sont largement utilisés dans la narration, sans jamais altérer la lisibilité et la bonne compréhension de ce livre toutefois.
Au niveau des dessins, on retrouve avec délice les visages et les silhouettes des personnages de Jean-C. Denis. Un véritable petit bonheur, après L'Ombre aux tableaux et autres histoires, paru l'an dernier chez Drugstore. Le dessin, donc, est inimitable, et fait la part belle aux personnages citadins. Il y a de l'observation derrière tout cela : chacun des personnages, mêmes les secondaires, sont vrais, et sonnent parfaitement juste.
Ainsi, on croit à ce récit, qui se base sur une rencontre entre deux être hallucinés. Les actions qui suivent sont un vrai délice à suivre, et il ne restera qu'à attendre, à présent, pour vite découvrir le livre suivant de cet auteur !
