La meute du Griffon à présent au complet, il est temps de trouver le moyen de refermer la brèche qui se trouve dans le mur que protégeait le seigneur Griffon. La meute est en vue d'un temple mais ils ont beau marcher depuis des heures, rien n'y fait : le temple semble toujours aussi lointain. Danse-Grise est persuadée que Dame Hirondelle est la source de cette illusion et la menace d'une lame. Finalement, il s'avère que c'est une esprit-fée au service du seigneur des lieux qui faisait s'égarer les compagnons. Une fois le sortilège dissipé, l'entrée est visible tout de suite. La troupe est bien accueillie, même s'il est demandé à Un-Croc de ne pas dégainer ses armes dans l'enceinte du temple. Le maître est bien sûr disposé à aider la troupe et à lui enseigner le sortilège qui permettra de restaurer sa puissance de protection au mur. Seulement, en échange, il demande un service à la meute : qu'elle accompagne Voï-Fut Ju, dernier héritier du trône des trois cités suite au décès prématuré de son père et de ses deux frères. Il était destiné à devenir un faiseur mais il devra assumer son rôle de seigneur. Et comme le temple aimerait bien garder les mêmes privilèges qu'auparavant, il souhaiterait que ce soit Fut Ju qui prenne le pouvoir et non son oncle ou sa tante, certainement les instigateurs des accidents ayant causés les morts précipitées.
Pendant ce temps, Kan-Um lutte pour ne pas succomber aux sortilèges qu'on lui lance pour le faire plier et le faire devenir une machine de guerre au service de ses ennemis.
Le premier tome de Mercenaires avait été remarqué avec son exotisme qui mettait en scène des orcs dans un Japon médiéval pour un résultat des plus intéressant. Ce deuxième tome confirme tout le bien que j'en pensais. L'univers est posé et il n'y aura plus de surprise de ce côté-là. Mais ça n'empêche que Nicolas Jarry peut quand même poser son monde et le développer avec beaucoup de talent. On comprend de plus en plus le concept de meute, notamment par les rappels à l'ordre d'Intendant. On en apprend un peu plus sur Un-Croc dans ce tome. Il semble être un adversaire dangereux. Devenu soi-disant le nouveau chef de meute, même si dans les faits Intendant est toujours celui qui prend les décisions, il a de quoi faire frémir lors des combats. Dans ce tome, la meute accomplit une mission pour avancer dans la sienne. Même si ce concept d'avoir des bouts d'indices au fur et à mesure n'est pas original, il est bien manié ici et on n'en tient pas rigueur aux auteurs.
Côté dessin, Paolo Deplano assure toujours un travail remarquable. Les orcs sont toujours intéressants, surtout dans ces accoutrements nippons. On ne boude pas notre plaisir à les détailler encore et toujours. Pour l'instant, nous n'avons pas encore trop vu les faiseurs à l'uvre, ce qui donnerait à coup sûr des planches superbes, mais je ne désespère pas, ça va venir.
En tout cas, ce deuxième tome de Mercenaires tient toutes ses promesses et annonce une série riche, palpitante et qui, je l'espère, s'inscrira dans la durée. Du moment que c'est une durée crédible et passionnante.